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Plusieurs membres, avant de se quitter, proposent de présenter une adresse au Roi. Cette proposition n’a pas de suite, et l’assemblée, après avoir donné un grand exemple, non-seulement à la France, mais encore au monde entier, se sépare en s’ajournant au lundi 22. Elle décide en outre que dans le cas où la séance royale aurait lieu dans la salle ordinaire, les membres seraient tenus de rester après la cérémonie, pour continuer leurs travaux.

Cette résistance courageuse, dont l’influence s’est fait si grandement sentir par la suite, assure à l’assemblée nationale l’admiration de la postérité la plus reculée. Les effets de cette fameuse journée sont innombrables dans l’histoire de la révolution, sont incalculables dans la marche des événemens. Toutefois cette séance, aussi imprévue que mémorable, n’accomplissait pas encore le vœu public, la réunion des trois ordres n’ayant eu lieu que quelques jours après.

Gardées par des soldats avec l’ordre de n’y laisser pénétrer personne, les portes de la salle des états continuent à être fermées. Annoncée pour le lundi, la séance royale est remise au lendemain. La ville de

    qui s’est bien gardée de faire jeter à la porte par les gardes de la prévôté, Martin d’Auch. Ce souvenir généreux, rapproché de l’héroïque séance du 4 mars 1823, nous fournirait-il cette vérité chagrinante, que le temps a frappé de mort le sentiment universel qu’on avait à cette brillante époque des droits et des convenances ?…