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s’encourage en marchant, on promet de ne jamais se séparer et de résister jusqu’à la mort. On fait avertir ceux des députés qui ne sont pas instruits de ce qui se passe ; un député malade Maupetit (de la Mayenne) s’y fait transporter.

On arrive au jeu de paume ; le propriétaire reçoit les mandataires de la nation avec joie, avec empressement. Deux députés se placent à la porte pour empêcher la foule de remplir ce local. Les gardes de la prévôté viennent demander à continuer leur service de même qu’à la salle ordinaire ; on accepte l’offre de ces soldats citoyens.

C’est cette espèce de gymnase, construit pour de frivoles exercices, que l’assemblée nationale va changer en sanctuaire de liberté ; cette enceinte va bientôt retentir des accens du patriotisme le plus énergique. On offre un fauteuil au président, il le refuse ; il ne doit point être assis, dit-il, quand l’élite de la nation est debout. L’assemblée s’organise enfin, un profond silence règne, Bailly rend compte des faits et communique la lettre qu’il a reçue du marquis de Brézé : « Le Roi m’ayant ordonné, Monsieur, de faire publier par les héraults l’intention dans laquelle Sa Majesté est de tenir, lundi 22 de ce mois, une séance royale, et en même temps la suspension des assemblées, que les préparatifs à faire dans les trois salles des ordres nécessitent, j’ai l’honneur de