(1749)
SIEGE
(1780)
descendant la Seine, entre. Asnières.et Genneviliiers, balayaient la ligne d’Enghien, et que des batteries blindées, parcourant le chemin de fer de Soissons, . criblaient de projectiles l’ennemi. "Le vrai champ de-bataille commençait àTille- " Evrard, à 8 kilomètres déSaint-Denis, sécontinuait parle centre devant leiois deBondy, et
- se terminait à la gauche du Bourgei. Notre artillerie
y constata.de nouveau sa puissance.et la garde nationale sa-solidité, car elle rayait été engagée sur plusieurs points jmaisee grand effort n’amena aucun résultat. Labatailledu 21 fut encore une bataille d’artillerie. L’ennemis’éiaitobsiiné
à laisser son infanterie en arrière, sur sa ligne de défense, protégée par des villages fortement retranchés et par des batteries de position. Trochu voulait-il continuer le lendemain ? "Nous l’ignorons. Pans la soirée du 21, .le froid devint tout à coup d’une intensité extraordinaire ; le thermomètre marquait "9 degrés au-dessous de zéro ; il descendit pendant la nuit jusqu’à 44 degrés, et il -y eut 900 cas de congélation, Trochu ramena la moitié de l’armée.dans ses cantonnements, laissant l’autre, avec une partie-de la garde nationale, -dans les tranchées, où se livra jusqu’à.la fin du siège une série presque ininterrompue de petits combats. — Nos/perte» avaient été légères dans là journée du.21- ; l’ennemi nous avait fait-un millier de prisonniers. Le général Biaise avait été tué à ’Tille-Evrard, après la complète occupation de cette localité, par des -Allemands qui étaient restés cachés dans des caves.
■Une nouvelle phase -s’ouvrit pour le siège le 27 décembre ; celle du bombardement. — A 7 heures du matin, douze batteries allemandes, comprenant* 7-6 canons de fort calibre, ouvrirent leur feu, en-présence du-prince de Saxe, contre le plateau d Avron -et les forts de Noisy, déUosny et de Nogent. ’Trois de ces "batteries étaient placées au Raincy, trois.’à Gagny, trois à Noisy-le-Grand et trois au pont de Gournay. Leplateaud’Avrondevint bientôt intenable ; on rentra dans Paris tout le matériel.qui s’y trouvait, excepté 2 pièces de 24 qui-furent enclouées, et le plateau fut occupé le 27 par des détachements du contingent saxon. Le bombardement des forts, comme celui d’Avron, nenons causa que peu de-pertes, et Paris nés’en inquiétait pas beaucoup..Paris se sentait invincible, du moins, par les armes^-mais il-voyait les vivres-s’épuiser de-plusjen plus, ./set la population. demandait énergique/ment un effort suprême, une attaque en masse ; elle ne, voulait pas laisser faire à Paris un troisième Sedan.
Les’Prussiens ne devaient pas se contenter de bombarder les forts de l’est.’Es voulaient attaquer ceux ’du sud avec les batteries de G-hâlillon, de Bagneux, de. Meudon, qui leur permettaient de cribler, ’en même temps, dé
leurs < projectiles les quartiers de Paris situés sur la rive gauche de.la Seine. Ce projet ne tarda.pas à s’exécuter, et le 5 janvier 1871, à 10 heures du matin, le roi Guillaumeadressait à’la Teine Augusta le télégramme suivant, dont chaque mot, est empreint de la joie de.son cœur : « Depuis neuf heures, les forts du sud de. Paris sont bombardés par une.superbe journée d’hiver ; pas de vent ni de neige, mais deux degrés’de froid. » Le roi Guillaume avait bien raison de se réjouir ; ses canons ne bombardèrent <pas seulement les forts d’Issy, de Vanves et de Montrouge ; ils recommençaient l’oeuvre accomplie à Strasbourg et dans* toutes les villes fortes qu’ils nous avaient prises, celle du bombardement des femmes et des enfants. Dès le S janvier, les obus commençaient à tomber dans la ville, -au cimetière du Montparnasse, à ’la barrière d’Enfer, aux Gobelins, au. Point-du-Jour, etc. Le lendemain, ils arrivaient jusqu’aux quartiers populeux, rue Saint-Jacques, rue de Vaugirard, me de Sèvres,
et jusqu’à l’avenue Puquesne et à la rue-Saint-François-Xavier. Ces bons Allemands, ’ y compris
les Bavarois, chargés des batteries de Meudon, aimaient >à.prendre pourpoint de mire les édifices sur, lesquels ils voyaient flotter le drapeau de ’Genève, c’est-à-dire les hôpitaux, les hospices et les ambulances. ’La Pitié, le Valde-Grâce, l’hôpital des enfants malades, la maison des aveugles et l’hospice des incurables, ne trouvèrent pas-grâee aux.yeux de ces blonds enfants d’Hermano, qui se vantent d’être le sel de la terre, le peuple.élu el’les-conducteurs, de la civilisation. Le Panthéon, qui est un temple, l’hôtel des Invalides qui est un refuge pour des blessés et des vieillards, et ^l’église Saint-Sulpice ne durent leur salut qu’à" l’impossibilité de les atteindre gravement. Le jardin des plantes fut moins heureux ; le Prussien le bombarda à outrance et détruisit ou endommagea ses plus belles collections. Paris s’indignait de la-barbarie allemande, mais son" désir.de revanche, n’en était que plus vif et plus ardent. Les forts souffraient moins du bombardement que ne l’avait pensé Guillaume, jet-.s’ils avaient succombé, si l’ennemi avait enfin-attaqué les remparts, la population parisienne en aurait été heureuse ; c’était là qu’elle les attendait ipour en faire un massacre sans exemple. Le combat d’artillerie que se livraient ’les-batteries prussiennes et les nôtres n’empêchait pasiles reconnaissances armées, les tentatives de surprise pendant la nuitet les engagements isolés. Mais nous laissons de côté, tous ces événement ? d’ordre secondaire pour arriver au ! 9 janvier. Ce jour-là, le Journal officiel renfermait nne proclamation du général Trochu ainsi conçue : «■L’ennemi tue -nos femmes et nos enfants, bombarde Paris jour et nuit, couvre d’obus nos