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SECON

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Paris, nous appellerons à Paris la garde nationale de la France entière, et nous défendrons l’ordre avec d’autant plus de fermeté d’âme, ; que dans celle occasion surtout, l’ordre c’est le salut ! ».

Le président du conseil ne pouvait se dispenser de répondre aux paroles : blessantes pour le cabinet, qu’il’avaient interrompu à plusieurs reprises.» La chambre, dit-il en, terminant, manquerait au premier de ses devoirs si elle, restait derrière.nous ayant dans.l’esprit ou dans, le cœur la moindre défiance... Je : lui adresse une dernière supplication :. Ne perdons pas ; notre temps en discussions... Si vous croyez que d’autres, plus que nous, peuvent offrir à vous, au pays, à l’armée, à la défense nationale la garantie dont, elle a besoin, ne discutez : pas, ne faites pas de discours, demandez les urnes du.scrutin, déclarez que nous n’avons pas votre confiance, et qu’à l’instant même de nouveaux moyens s’organisent, qu’il n’y ait aucun intervalle dans faction publique... Ne songez qu’au péril-public. ; ne songez qu’à la patrie-Renvoyez-nous si v.OUs voulez, mais de.suite, sans phrases ;. car ce qu’il faut avant tout, ce n’est pas pérorer, ce. n’est pas discuter, c’est agir !

Le ministre alla se rasseoir. M. La Tour du Moulin.déposa un ordre du jour demandant que. la présidence du conseil des ministres fut confiéeau, général Trochu et qu’il fut chargé de composer un cabinet. Le ministre de la. guerre se levant, à. son tour donna lecture : d !un projet de loi. d’organisation militaire dont les : articles largement amendés furent, volés le lu août. IL avait pour but de procurer, dans, un très-bref délai, — à- l’armée, active un. effectif d’environ 320,000 hommes, dont 140,000 anciens militaires.- L’urgence fut.votéè sur le charrip.

Montante son tour à la tribune, M.. Jules Favre s’exprima en ces termes :. « Nous ne nous préoccupons tous que de la’ défense : de- la.patrie, et-c’est pour cela-que^ sans, discours* j’ai l.honneur de proposer à la chambre deux résolutions, La première ; est relative à : l’armement de, Paris et à. l’organisation.de la garde nationale ; la seconde à la défense, du sol de. la France. Je les formule ainsi :

« Considérant que l’ennemi a. envahi le sol de la France, que si notre armée est toujours debout et prête à le repousser, le devoir de chaque citoyen est d ?unir ses efforts à ceux de nos soldats’ et- que son droit : est d’avoir des armes ; considérant que de l’aveu du ministre de la. guerre, l’étranger marche sur Paris, et que, dans une-telle situation, ce serait un crime de refuser à chaque habitant- de Paris le fusil qu’il réclame pour défendre ses’foyers ; considérant que la population entière doit être armée, qu’il faut organiser la garde nationale, en lui donnant le droit de nommer ses ; officiers ; , « la chambre arrête que des fusils se- <t ront immédiatement distribués dans les.maU « ries : à tous-les, citoyens, validés, et que la « garde nationale, sera organisée dans topte la ; . p France.d’après laloi de 1831.

; ■ «■• Tous, jusqu’au dernier, les Français. sont-
disposés, i mourir- pour, repousser l’invasion.
; étrangère ; mais ce n’est pas assez. On vous a

jdil que l’heure des, discours était passée ; ; ; oui,

; mais elle est passée aussi, l’heure. des ménage-ments qui. perdent les, assemblées et les : em-

.. pires. La- vérité est que, le ; sort : de la patrie est

; corn promis.pt que c’est là le résultat des fautes.
de ceux qui dirigent les opérations ; militaires et ;deVinsuffisanceabsolueduicommandaiitenchef..Nous ; sommes en. face d’événements qui.exij

gent-non-seulement tous nos efforts, ; mâisaussi’toute notre sagesse. Il-faut donc que toutes ftos’forces militaires soient concentrées dans les ;mains d’un seul homme ; mais.que cet Homme : ne soit, pas l’empereur. L’empereur a-.êtè maï-r ’ heureux, il doit revenir’.

« Ce n’est.pas tout : si ; la chambre veut’sauver le pays, elle doit prendrez enmain le pouvoir. J’ai donc l’honneur.de.’déposer une-prôposition aux. termes de laquelle «. une commission de 15. membres : Choisis dans’le sein de ; « la chambre, sera, organisée pour repousser c l’invasion étrangère ;, » (Applaudissements à gauche..—Bruit, prolongé.)

Le président Schneider déclare cette proposition inconstitutionnelle :, M. de Kératry là soutient en demandant l’urgence- ;. M ; Granierde Cassagnac la combat, en disant qu’elle est un commencement de révolution, et s’échauffant peuàpeu, « si j’avais, dit-il, en s’adressant à.- la. gauche, —le droit, désiéger aveclès membres : du gouvernement, vous/seriez tous ce soir livrés au conseil de guerre..».— « Nous-sommes’ prêts, fusillez-nous ! » s’écrie- Jules Simon, en s’avançant-dans l’hémicycle..D’autresmembresde l’opposition vont L’y. rejoindre- et’ interpellent. Violemment’M. de Gramont, qui s’était* permisde rire, ; tumulte ; confusion ;/le-prô’sidëntse. couvre., — La. discussion ; continue ;-MC Ernest Picard, soutient : la- proposition développée, par M. Jules Favre, qu’au moment oùles ; Prussiens ; marchent’sur Paris, c’est un crime délie pas armer lagarde nationale, et d’immobiliser à Paris des régiments qui devraient être sur le théâtre1- de. là guerre ; et se tournant vers la.majorité :, il la menace en ces termes- : «■Si vous êtes’d’une opinion contraire, ditesle, et- nous- porterons- votre réponse a qui dedroit. »- Sommé’de : s’expliquer- : «Mon avis est, dit-il, que si oiv refuse des-armes aux citoyens, la population dev-ras’ën. procurerelltemêmepartous Jes^moyenS’ possibles ;» Plusieurs membres se lèvent-en Criant. : c’est^ un- appel à. l’insurrection !