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forces défensives étant absolument hors de proportion avec son étendue ; l’entretien en serait ruineux pour la métropole, sur qui retomberaient presque toutes les charges, tandis que les avantages seraient pour les colonies, malgré l’insuffisance de leurs revenus. C’est pourquoi la bourgeoisie anglaise, qui préfère la sécurité et la prospérité à la grandeur, est loin d’être favorable à la solidarité qu’on voudrait établir entre toutes les parties de l’empire britannique ; elle penche plutôt vers une politique qui consisterait à laisser les colonies à elles-mêmes. Il est vrai que, privée de ses colonies, l’Angleterre deviendrait tôt ou tard une autre Hollande, mais les périls de la politique extérieure diminueraient en proportion, et la bourgeoisie trouve là une compensation suffisante !.

Quoi qu’il en soit, les statistiques officielles nous montrent les colonies australiennes en voie, sinon de prospérité, du moins de progrès constant. ■ ■ j

VICTORIA. — La population, qui était de 548,944 habitants en 1866, était de 670,148 au 30 juin 1868 et de 696,161 le 30 juin 1869 : augmentation de 147,217 en trois années. Le budget de 1868 présenté par le trésorier, à l’ouverture du parlement, le 11 février 1869, constatait un excédant de 47,661 livres sterl. (1,191,525 fr.) des recettes, qui s’étaient élevées à 3,320,354 liv. sterl. (83,008,850 : francs) sur les dépenses, .qui avaient été de 3,272,693 liv. sterl. (81,817,325 fr.), et les revenus’évalués pour l’année courantedevaiènt plus que suffire aux besoins du gouvernement ; en effet ils présentent, pour le premier trimestre de 1869, une augmentation de 50,000 liv. (1,250,000 fr.) et de 118,000 liv. (2,950,000 fr.) pour le second trimestre, sur les périodes correspondantes de l’année-précédente. Jusqu’au 31 octobre 1868, date des derniers relevés officiels, le. chiffre total des importations pour l’année avait été de 10,501,750 liv. sterl. (262,543,750 ; fr.) et celui des exportations de 11,459,036 livi sterl. (2S6,475,900f.), tandis que, l’année précédente, les importations n’avaient été que de 9,272,858 liv. (233,821,450 fr.) et les exportations de 9,193,765 liv. (229,844,125 fr.). L’or entré pour une grande proportion dans les exportations de Victoria : la quantité de ce métal exportée directement de la colonie pendant l’année ; 1867 n’avait été que de 1,226,192 onces ; elle a monté à 1,409,063 en 1868 ; depuis le 1er janvier 1869 jusqu’au 1er mai, l’exportation dé l’or atteignait le chiffre de 477,706 onces ; dans le seul mois d’août, il était parti du port de Melbourne 120,500 onces d’or -et 155,000 liv. sterl. (3,875,000 fr.) en souverains. C’est sur le territoire de la province, à Dunoll, dans la mine de Moliagull, que l’on a découvert, à deux pouces seulement de profondeur, le plus gros

bloc d’or que l’on ait jusqu’à présent retiré d sein de la terre ; dépouillé de son envelopp pierreuse el terreuse, puis fondu, il a produi 2d 0 livres de métal pur. On exploite auss dans là colonie des gisements argentifères, qui commencent à rapporter de beaux bé néfiees. L’agriculture n’était.pas’ moins flo vissante : l’étendue des terres en culture, qui n comprenait que 1 592,915 acres en 1867, avai atteint 634,270 acres en 1868 ; on comptai 8,341,497 ceps ; de vigne en plein rapport : 110,475 de plusïqu’en 1867 ;

NOUVELLE GALLES DU SUD. — La gêne financière continue, et "le budget de 1868 présente un déficit d’environ un quart de million de liv. sterl. (6,250,000 fr.), La production de l’or a subi, il est vrai, une légère augmentation cette année (1869) dans la partie ouest de la colonie ; mais elle a décru dans les explorations du nord et du midi ; cette diminution a été causée par la sécheresse et le manque d’eau en février et en mars : ce qui a nécessité le chômage des machines à bocarder le minerai. Les autres ressources consistent dans le cuivre, qui a produit 2,886 tonnes en 1867, et dans le charbon, dont on a extrait dans la même année 770,012 tonnes, .sur lesquelles 473,357 ont été embarquées pour des ports étrangers. On a découvert aussi de riches mines d’argent dans le voisinage de Sydney. La population a également augmenté ; elle est actuellement de 447,620 habitants. On compte 188 usines en activité, el 413,164 acres de terre en culture, dont 631 1/2 en vignes ; 13,909,574 moulons, 1,728,574 lêtes. de bétail, 173,168 porcs et 280,201 chevaux. Ces derniers animaux se multiplient dans un si grand nombre, qu’on peut se les procurer à vil prix ; un journal de Sydney annonce même qu’à Blayney il en a été Vendu 180 à 1 penny (10 centimes) chacun. Les chevaux sauvages sont* devenus si hardis qu’ils viennent en grand nombre jusque sur les marchés et dans les rués. On est forcé de les traquer près des cours d’eau où ils vont s’abreuver d’habitude ; on les prend si l’on peut, puis on les abat, et l’on enlève la peau, qui se vend 4 shillings (5 fr.) ; la crinière se vend à raison de 1 sh. 6 d. (1 fr. 87 1/2 ç.) par livre à Sydney. On cite un homme qui, avec deux de ses voisins, a ainsi abattu plus de 1,500 chevaux depuis un an. Là colonie s’est enrichie dans le cours de l’année d’une nouvelle source de revenus : on a découvert près deBalhannah un riche filon de bismuth et dans l’ouest une mine de cinabre ; des échantillons, de minerai, analysés à la monnaie de Sydney, ont donné jusqu’à 85 p. 100 de mercure.

QUEEN’S LAND — En 1859, au moment de sa séparation de la Nouvelle Galles du Sud, la Terre-de la-Reine n’avait que 20,000habitants ; en . dix ans le nombre s’en est accru jusqu’à plus