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|1T6. lî-vr,)., le nombre des émigrants arrivés au Brésil, par le port de. Bio-de-Janeiro, a été de «8,355 en 1868, La même année, 4,159 personnes ont quitté l’empire, sans intention de retour pour la plupart., .’-'

La répugnance du colon européen pour le

Brésil est suffisamment justifiée. Les causes sont diverses. Il faut.chercher les unes dans
; l’insuccès du plus grand nombre des premiers

essais dé colonisation ; les autres dans la législation et le culte dominant du pays.

Au débUt, après la suppression effective de la traite en 1850, la nécessité de provoquer

l’émigration européenne détermina les disposi-
lions très-libérales des instructions ministé-
rielies du 18 octobre" 1858, dispositions aux-
; quelles vint’se joindre le vote d’un crédit de

6,000 contos (à cette é poqué plus de 17 millions de francs), destiné à en assurer l’exécution. En outre, Une puissante société de colonisation s’obligea, par contrat, à donner-le concours le plus actif aux agents du gouvernement. Qu’adyïrit-il ? tout le monde le sait. Les coloris ne trouvèrent, à leur arrivée, ni les terres, niîes premiers secours ou avancés promis., Le plus grand nombre, envoyé sur les points les moins fertiles et les plus malsains de l’empire, y mourut bientôt de misère ou de la fièvre.-Quanta ceux qui furent misàla dispositiondeS propriétaires, presque tous en butte à de màu- , -vais traitements, ils n’éprouvèrent, naturellement pour leurs maîtres que des sentiments de hâiné, .dont le ^travail ; devait nécessairement souffrir.

L’insuccès do la colonisation au Brésil’-ne tarda pas à se répandre en Europe, et bientôt on vit lès gouvernements allemands, la Prusse èri tête, interdire les agences d’émigration pour ce pays. Cet exemple fut suivi, par la Suisse.

L’existence d’une religion d’état et des privilèges dont elle est entourée est un autre obstacle au succès de l’émigration, le colon ne trouvant pas, çoirimê aux États-Unis, la tolérance dans les lois et les mœurs dont il a besoin.

La eonstittitiôri de la’ propriété au Brésil retardé également le prôgrèà de la colonisation. Le sol ne payant pas d’impôt, ïespropriétaires conservent incultes dés qtia^^ énormes de terres, attendant pour faire de nouveaux défrichements, -qué., celles qu’ils cultivent soient devenues complètement improductives. Si l’impôt foncier existait, lès propriétaires seraient obligés, . rie pouvant les cultiver faute de bras, de vendre une partie des immenses superficies qu’ils détiennent sans aucun profit pour eux et le pays. Les colons arriveraient ainsi à la possession du sol, et la petite culture s’établirait au grand profit de la production., La culture céréale remplacerait, en outre, celle du

café, qui épuise entièrement le sol au bout de trente années.

Citons encore la législation si défectueuse sur les mutations après décès, et notamment cette triste certitude pour l’étranger qui meurt saris laisser auprès de lui d’héritier majeur, que la presque totalité de son patrimoine passera aux mains du juge des orphelins, eé cohéritier privilégié dans toutes les successions qurs’ôuvrént au Brésil. À. LEGOÏT.

— ÉPIDÉMIE. — Les médecins qui ont étudié les épidémies expriment tous l’opinion que ces ; grands fléaux dépendent de l’état atmosphé- rique ou de l’état tèlluriqUe. Cette opinion, qui avait cours au temps d’Hippocrate, s’est perpétuée d’âge en âge jusqu’à nous, se fortifiant sans cesse, et prenant de plus en plus d’empire sur les esprits, à mesure, que les sciences physiques acquéraient plus de précision. Dans les travaux des épidémiques, dans, lès instructions rédigées par l’Académie impériale de médecine de Paris, dans les savants rapports publiés an*. nullement par l’illustre compagnie, dans les. livres d’hygiène les plus autorisés, partout, en. un mot, on retrouve la croyance à l’efficacité des influences climatériques sur la production des épidémies. Partout, disons-nous, .existe cette croyance viyace, mais nulle part on-ne trouve la démonstration-dé l’influence présumée

Nous n’ignorons pas que la raison des choses est difficile à découvrir ; nous ne faisons pas un procès à la science moderne de son impuissance en pareille matière, "mais nous nous rangeons du côté de Ceux qui lie prennent pas des affirmations pour des preuves. Accepter toutes les assertions sans contrôle, c’est abandonner la science pour la foi. Or la foi aveugle et complaisante est la plus cruelle ennemie du progrès, indépendamment d’un certain témoignage de faiblesse-oude lâcheté en la personne de celui qui la professe.

Les sciences exactes jnarcheht à pas dé géant. Les sciences qui n’ont pas, comme base, une unité précise, fixe et définie, se développent avec lenteur, se rapprochant sans cesse de la vérité sans y atteindre jamais. La météorologie est dans ce cas ; la médecine s’y - trouve pareillement. Accoler ces deux sciences sans base certaine pour arriver à la vérité absolue,

. c’est se condamner à des efforts impuissants.

Que nos paroles ne.soient pas prises comme un blâme, mais comme un regret. Nous estimbnsbeaUcoup les tentatives faites pour arriver à la connaissance de la cause réelle des maladies épidémiques, noris honorons ces. tentatives, mais nous devons loyalement reconnaître que le but n’est pas atteint. Telle est notre opinion personnelle, telle est peut-être aussi celle de l’Académie.

La savante compagnie déclare, par l’organe