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chemins de fer américains, billets presque tous faux, ont eu ce succès qu’elle a été ; interdite en Allemagne et en Angleterre. Il est à regretter que ce trafic se soit transporté d’Allemagne en France, où il fleurit en ce moment, au grand préjudice de tous les émigrants, mais surtout de ceux de notre nation^ -Jusqu’à présent, nous n’avons pu décider le gouvernement impérial à prendre l’affaire en main, malgré les viyes représentations que nous lui avons adressées à ce sujet, avec l’aide et l’appui du cabinet de Washington. Dans l’année 1868, nous avons pu constater que 670 émigrants allemands ont ainsi perdu 43,000 francs. Combien la perte doit être plus grande, si on la calcule pour le tolaldes émigrants !

« Le transport des immigrants aux ’lieux de leur destination par les chemins de fer américains, surtout par ceux de l’étal de-New-York, est toujours aussi lent, aussi défectueux que par le passé. Toutes nos représentations à ce sujet étant restées infructueuses, il ’serait à désirer que la législation fédérale contraignît les compagnies, par Une loi spéciale, à les traiter d’abord avec plus d’humanité, ; puis à leur assurer un trajet plus rapide. »

De tous les pays de l’extrême Orient, la Chine est celui qui envoie au dehors, mais particulièrement dans l’état de Californie (États-Unis), les plus nombreux essaims de ; colons. , Rien ne peut arrêter cette immigration, motivée par une exubérance de population dans là mère patrie, ni les mauvais traitements des autres colons, ni les sévérités d’une réglementation spécialement dirigée contre eux. Le mépris et peut-être"" aussi la jalousie qu’ils inspirent sont universels. «Nous n’avons pas besoin, disait récemment le gouverneur de cet état, M. Haight, dans son adresse aux chambres législatives, d’une population appartenant à une race inférieure, livrée aux pratiques du paganisme, n’ayant aucune idée des institutions libres, et incapable de les recevoir sans les mettre en péril. Ce qu’il nous faut, ce sont des immigrants de notre race, etc., etc. » et plus loin : « Je n’ai pas l’intention de rouvrir la discussion sur l’immigration chinoise considérée au point de vue économique, moral et politique, ’ parce que nous sommes unanimes sur ses inconvénients de toute nature. La législature a le pouvoir et le droit d’adopter telles mesures qui seront nécessaires pour arrêter le courant qui nous arrive de l’Asie depuis douze mois ; et de protéger les classes laborieuses contre l’importation d’une racé dont la concurrence servile tend à dégrader le travail. »

Quelle peut-être la cause de ce débordement de violences ? N’est-il pas certain que le Chinois est laborieux, industrieux, économe, patient et vivant de peu ? À ce point de vue ; c’est.

le colonisateur par excellence, et il est vivement à regretter que ce courant contre lequel le gouverneur Haight demande des mesures de rigueur, ne puisse pas être détourné sur l’Algérie !

République Argentine.’-*—D’après un document publié eri 1870, par M. C. Boyèr, agent officiel à Paris de cette république, elle aurait reçu d’Europe le nombre d’immigrants ci-après dans les trois dernières années :

1867 18E8 1869

Navires.... 435. 433 482.

Immigrants.. 23,500 29,384 37,931

Voici quels ont été, en 1869, les ports, d’embarquement en Europe et en Amérique :

Gênes 14,634 Ports anglais... ’ 708

Ports espagnols. 5,065 Naples...... 405

Bordeaux....’ 4,811 Lisbonne.....290

Montevideo (i). 4JS00 Anvers.. ;.. ■ 210

Marseille..... 2,618 Blême et Ham-

Le Havre 2,587 bourg..... -160,

Bayonne..... — 1,643

La même année, sur 100 immigrants ; 80 appartenaient au sexe masculin.

Au point de vue professionnel, l’élément agricole dominait dans la proportion de 75 p. 0/0.

—En ce-qui concerne les nationalités, l’élément italien figurait au total pour 48 p. 0/o ; l’élément français pour 25 ; l’élément suisse pour 4 ; l’élément anglais pour 4 ; l’élément allemand, Belge, portugais, etc., pour 4 p. 0/o

Nous trouvons dans le recueil allemand Zeitschrifi fiir Erdkrùnde (journal de géographie), la.répartition suivante, par nationalité, des immigrants à Buenos-Ayres en 1865 :

Italiens..... 4,245 Allemands.., 274

’ Français.... 2,870 Belges ;. ;.. 28

Anglais.. ;.. 1,370 Russes..... 7

Suisses..... 958 Danois ;... ; 1

Espagnols... 954 Divers :.... 2,989

On voit que ce sont surtout les peuples de race latine qui émigrent dans les anciènties colonies espagnoles. — Ceux de nos compatriotes qui payent le plus fort tribut, à cette émigration appartiennent aux départements pyrénéens. Éri Suisse, c’est le canton italien du Tëssin qui envoie le plus de ses habitants dans là république Argentine.

Brésil. — Le gouvernement de ce paj’sà Fait et continue de faire les plus grands’efforts pour attirer l’émigration européenne, mais sans succès marqué. El cependant le règne de l’esclavage louche à sa fin dans ce pays. Avant peu il sera législative ment aboli, et si la législature n’intervient pas, il finira de lui-niême, la popu* lation noire -diminuant chaque année par l’excé* dant des décès sur les naissances ;

D’après le Recueil consulaire belge (1870,

(i) Passagers venant d’Europe cpii ont été transbordés dans ce port.