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peine, et surtout quand on constate l’ardëùr et là facilijé qu’ils apportent à leurs études ;»

Là capitale de la colonie S’est particulière^ ment ressentie dé là prospérité générale ; Dès

! le Ipndpihaih de notre installation à SaïgPn,

c’est à dire en 1859 ; il s’était établi de nombreuses boutiques dans les faubourgs ; le lohg des quais Napotëon IU et de l’Àrrbyù Chinois ; existaient alors deux longues rues bordées de mâis’ohs couvertes ëri tuiles. Sur l’arrière de chacune des maisons constituant la rangée du bbr’d de l’eau s’était accolé ûh magasin bâti ëùr pilotis et empiétant sûr le fleuve ; Aujoùr- 1 d’hui toutes ces constructions Ont disparu. On â fait table rasé dé la vieille Ville et de son emplacement. Tout à été changé-. Oii a nivelé des hauteurs pt comblé des marais ; crëUsë des canaux, construit des pôhtS ; percé des rues, rêinplàcë lès masures du berd de l’eau par des quais larges de 40 inètres ; les maisons européennes succèdent peu à peu atix cases annamites ; déjà les belles plantations des rues principales font oublier les jolis bosquets d’àfëquîers abattus pour les besoins des constructions et dé l’assainissement : soùs peu, des ponts en fer remplaceront les premiers ponts en bbis.’Lôfs de Ià :’crëatioh de la municipalité de Saigon (juin 1867), les prévisions de recettes pour les divers produits cédés à la Ville s’élevaient eii chiffres ronds, à 346,000 fr. En 1869, Ces htènies prévisions ont été fixées par le conseil à 464,000 fr. Depuis ce moment, les adjudicataires de divers ferihageS ; d’établissement des rôles dé patentes, de Voitures de place, dé charrettes de transport ont ajouté à ces prévisions Une somme de 90,000 fr. La Ville, en 1869, percevra doh’e en réalité un total de récettûs d’environ 554 ;000 fr. G’pst en quelque mois, une augmentation dé revenus de208,000 fr. Il importe de constater à l’appui de ce fait qu’aubun impôt nPuveau n’a été établi et que cet accroissement de revenus est dû tout entier au développement pris par le mouvement dont Saigon est devenu le théâtre. C’est ainsi que les voitures de place, âû nombre de 84 en 1867, ont atteint Te chiffre dé 162. Les voitures de transport, de 80 ; se Sont élevées à 130, quoiqu’on ait dégrevé 69 voitures qui, appartenant à dés particuliers, ne travaillent que pour lô compté de leur propriétaire ; Le •nombre dès patentes dès quatre classes réunies, était-, en 1868, de 290 ; il est aujourd’hui de 400, etc.

Eli présence dé cette augmentation de revenus, là municipalité a réglé comme suit l’emploi dé ses nouvelles ressources : 1° augmentation du corps de police, au moyen d’Un recrutement opéré à Paris ; 2° établissement d’une école tiiunicipâle élémentaire et supérieure, avec cours publics- 3° achat de livres pour

créer une bibliothèque publique ; 4° établisse^ment d’un service de pompes funèbres ; 5° organisation d’un service gratuit de vaccination ; 6° construction d’un marché dont le prix est mis au concours avec un prix de 3,000 fi ; 7° rechargement des rues les plus passagères ; 8° achat d’un matériel d’ornementation pour fêtes publiques ; 9° installation d’uiie morgue ; 10° construction d’égouts et dé trottoirs - ; 11° établissement de puits, réservoirs et abreuvoirs publics ; 12° création d’un grand square ;

Les progrès qUp nous venons de signaler dans le domaine économique ; on no saurait

— trop insistpr sur ce peint, sont dus surtout à trois choses ; dont le commerce jouit pleinement en Coehinchine. La sécurité politique, la justice et la liberté., Le commerce doit donc marcher par lui-même, et si, malheureusement ; les négociants français jouent encore dans ia colonie un rôle tout à fait secondaire ; si les étrangers les distancent de beaucoup ; ce n’est pas à l’administration qu’ils doivent s’en prendre, c’est à eux-mêmes ; La grande exportation en Coehinchine est faite par les Chineis, les Allemands et les Américains ; deux ou trois maisons françaises, au pluSj y participent un peu ; quant aux Anglais ; ils laissent encore notre colonie de côté. L’importation se fait bien par des Français pour les Vins, les spiritueux et les al’ticles’de Paris, destinés à la consommation locale européenne, mais les grosses affaires de vente aux indigènes se font plutôt par les Chinois, qui vont acheter des produits anglais à Singapore et les placent ici à des conditions plus douces que les maisons européennes ; 11 est intéressant, du reste, de voir à l’oeuvre les’Chineis. Travailleurs infatigables, se centuplant de petits bénéfices souvent répétés, honorables dans leurs affaires, ils nous aident plus qu’aucune autre nation dans le développement des ressources de notre colonie. Ils n’y sont encore que 40,000, mais il faut espérer que leur nombre augmentera d’année en année.

De teus les articles de la Coehinchine, le riz, nous l’aVons dit, est le seul qui, jusqu’ici ait donné lieu à des affaires un peu importantes. Or, comme ce commerce se fait pour la plus grande part avec la Chine et le plus souvent par les Chinois eux-mêmes, il n’offre pas aux. Européens un champ suffisant ; il serait donc vivement à désirer que l’on pût introduire à côté une culture plus riche ; telle que la soie, le ceton, le café} le tabac ; le sucre. A celte condition seulement, le commerce européen pourra prendre dé grandes proportions dans notre nouvelle colonie.

Le gouvernement s’est inspiré dans la constitution de la propriété territoriale en Coehinchine des mêmes principes libéraux et éclai-