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suivant. Ses complices s’étaient réfugiés dans un village près d’Hatien. Une colonne, forte de 60 hommes d’infanterie de marine, 10 artilleurs et 70 miliciens, se dirigea sur ce village, et après un engagement-vigoureux, parvint à détruire ce nid de pirates et à faire 30 prisonniers.

L’événpment de Chon-thanh remonte au mois de juillet 1868. À cette époque, les partisans de l’ancien régime, qui avaient réfusé dans le principe de reconnaître notre domination et qui vivent aujourd’hui dispersés sur nos frontières, avaient cru le moment favorable pour tenter une insurrection.générale. En conséquence, dès Ordres et des instruc-

! lions secrètes avaient été envoyé dans tous les

villages et une première bande de 800 individus envahissait notre territoire le 9 juillet, après

avoir occupé les deux postes annamites de

Chon-lhanh et de Thi-tinh, gardés par quelques miliciens qui se retirèrent sur Thu-dau-mot. Les agresseurs se dirigeant sur ce point, résolurent d’attaquer Thu-dau-mot. Dans ce but, ils descendirent jusqu’à Laï-ke, à moitié chemin, levant des hommes dans les villages et tuant tous les annamites chrétiens qu’ils rencontraient. Ils furent atteints le 13 par le commandant Danos, parti de Bieu-hoa aux premières nouvelles dés événements, avec une colonne de cent Français et de cinquante miliciens. Un rapide engagement suffit pour mettre en déroule l’ennemi qui, laissant derrière lui des armes, des tam-tams, des drapeaux et plusieurs cadavres, se réfugia dans des forêts, au delà de la frontière.

On faisait en même temps des reconnaissances dans le sud, sur les points les plus menacés des provinces de Mitho et de Vinh-long : VOndine et le Yatagan se montrèrent dans le bas du Hamluong et du Ba-lui, où la présence de quelques chefs avaient été signalée ; ces démonstrations suffirent pour maintenir la tranquillité.

Ces agitations, rapidement réprimées, n’ont eu qu’un faible retentissement au sein de la masse pacifique des habitants de la Coehinchine et n’ont pas entravé les progrès de la colonie. JSes revenus, qui présentaient en 1867 un chiffre de 5,296,000 francs, ont figuré au budget de 1868 pour une somme de 8,670,000 francs, ce qui lui a permis de contribuer pour une somme de 1 million aux dépenses du service de la marine de chacune des années 1867 el 1868, et de fournir au budget de 1869 un contingent de 1,500,000 francs.

La production agricole, dont le riz constitue le principal élément, ne s’est point ralentie. L’autorité locale, en accordant des dégrèvements d’impôts aux cultures sucrières, agricoles, séricicoles et cotonnières, s’efforce de leur imprimer l’activité qu’elles n’ont point encore. D’un autre côté, la liberté commerciale dont

jouit le port de Saigon y appelle chaque année un nombre considérable dp navires appartenant à toutes les nations. Le chiffre de ces bâtiments s’est élevé (pntrée el sortie) dans l’exercice du 1er octobre 1867 au 1er octobre 1868 à 418 avec 355,572 tonneaux. Il faut joindre à ces chiffres 9,922 barques annamites jaugeant 154,702 tonnpaux. Le nembre des entrées et des serties peur les navires français a été de 168 représentant 123,380 tenneaux. Cemmp’précédemmenl, la part du pavillen anglais dans le trafic de la colonie a été beaucoup plus importante que la nôtre : 292 navires entrés et sortis, jaugeant 123,261 tonneaux. Les importations par navires au long cours se sont élevées à 29,544,595 fr., seit une augmentation de 3,885,409 francs sur la période précédente ; leurs exportations à 30,416,911. Les barques annamites ent appprié dans la cclonie une valeur de 7,178,719 francs et en ont exporté une valeur de 3,231,875. Augmentation à l’importation : 3,221,626 fr., et à l’exportation, 945,431 francs.

Pendant que nos voisins du Céleste empire en sont encore -à chercher, sous la pression européenne, le moyen de concilier les Rites avec l’application de l’électricité, la Cochinchine a déjà achevé, à peu près, le réseau de ses communications télégraphiques. Six lignes principales et deux embranchements relient en Ire eux et à Saigon les centres les plus intéressants de la colonie. Par les extrémités de nos fils, npus tpuchons aujourd’hui au golfe de Siam, par Hatien, et au Cambodge, par Chaudoc, enfin nous tendons à l’Angleterre une main amie sur laquelle il faut qu’elle s’appuie pour pouvoir mener, par la Birmanie et à Siam, cette ligne, de Hong-kong à la métropole, dpnt Ips études se font actuellement.

Le tableau des routes établies, qui ne donnait en 1867 que 600 kilomètres, porte aujourd’hui ce chiffre à plus de 2,000 kilomètres. Quant aux arroyos, qui constituent le principal moyen de communication de la contrée, on veille avec soin sur leur entretien. En 1868 le service du cadastre a été organisé. Un ingénieur des ’mines a reçu la mission d’explorer la colonie et notamment l’île de Phu-quoc, où des gisements carbonifères ont été’découverts. Enfin, une compagnie anglaise va établir un service régulier de bateaux à vapeur entre Singapore, Saigon, Hong-kong, Hué et Bankok. Ses navires alterneront avec ceux de la compagnie française.

Diverses commissions ont été formées : 1° pour codifier les usages du pays, en ce qui concerne les relations des municipalités entre elles, avec leurs administrés el avec les autorités supérieures ; 2° pour appliquer l’institution de l’étal civil aux populations annamites qui y sont demeurées étrangères jusqu’ici ; 3° pour rechercher les moyens d’encourager les cultures par-