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gnalons aussi les découvertes d’antiquités sur divers points de ce pays, particulièrement aux ruines de Tubursicum et de Vatari ; l’agrandissement du département de Constantine ; la création de onze communes nouvelles dans ce département, et plusieurs rapports, revues et bulletins qui intéressent la géographie algérienne, comme le rapport du maréchal Niel sur le département de Constantine ; le Tableau de la situation des établissements français dans l’Algérie par le gouverneur général ; le rapport de M. Frémy à la Société générale algérienne ; des mémoires de la Société de climatologie algérienne, de la Revue africaine, etc. :

Dans les autres régions barbaresques, nous remarquons les recherches de M. Daux sur les sites d’Utique et de Carthage, et sa découverte du port d’Hadrumète, à l’endroit connu sous le nom de Rochers de Souza. Les fouilles de Cyrène, par MM. Smith et Porcher, ont donné lieu "à d’importantes publications. Le Maroc : a été l’objet de plusieurs explorations très-intéressantes, et de descriptions instructives de la part de plusieurs Français : M. le consul Beaumier, M. Balansa, M. Paul Lambert. Cet empire, si bien placé, si riche en productions variées, a été en 1868, réduit à la plus affreuse misère ; le choléra, les sauterelles ; et la sécheresse l’ont ravagé en même temps.

Si nous passons de là en Égypte, nous y voyons le théâtre d’admirables progrès dus à l’activité européenne, bien plus qu’au gouvernement du vice-roi, qui a été revêtu du titre de khédive. Le canal de Suez a été ouvert en novembre 1869, au milieu de fêtes brillantes et d’un grand concours dé souverains et de personnages politiques ; un chemin de fer, embranchement de celui d’Alexandrie au Ca’ire, a été établi dans la direction de Zagazig et d’Ismaïlia ; les rapports de M-.de Lesseps.aux assemblées générales (de 1868 et de 1869) de la Compagnie universelle du canal, et celui de M. Le Yerrier au Sénat, à l’occasion de la loi proposée pour autoriser la compagnie à attacher des primes au remboursement de son emprunt, offrent des documents du plus vif intérêt sur cette grande communication.

Remontons le Nil : nous laissons àTE ;, vers la mer Rouge, le pays d’Etbaye et lesBicliarieh, sur lesquels Linant de Bellefonds-Bey vient de publier un ouvrage. Nous rencontrons, sur le Nil Blanc, à 33 journées au dessus de Kliartoum, la triste station d’Ab-Kouka, où les fièvres tropicales ont enlevé notre regretté compatriote Le Saint, au commencement de 1868. Nous nous enfonçons dans le pays dés Niâmniam, à l’O. du haut Nil Blanc, région sur laquelle deux Italiens, le marquis Antinori et C. Piaggia, viennent de répandre un jour nouveau, et par ’ eux-mêmes’ et par les renseignements qu’ils ont obtenus des indigènes. M. Piaggia a donné particulièrement des indications sur un grand lac équatorial qui serait à l’O. des lacs Albert et Tictoria. Sir Samuel Baker, qui : aie premier visité le lac Albert, d’où sort le Nil Blanc, se prépare à aller de nouveau explorer ce vaste lac, encore si peu connu, et il veut en même- temps, aidé des moyens que doit, lui fournir le khédive d’F.gypte, chercher détruire dans le bassin du haut Nil la traite des esclaves, la plaie decepâys. L’expédition aurait de plus, un but politique que nous aimerions mieux ne pas y voir : c’est la conquête, à main armée, s’il le faut, de toute cette région, au profit de -. l’Égypte. Un jeune Français, M, H. de Bizeniont, accompagnera Baker, et a l’intention de pousser ses explorations jusqu’au Gabon, en ^e dirigeant de TE. À l’O.

’ L’Abyssinie a été, en 1868, le théâtre d’une célèbre expédition anglaise, quia détruit l’empire de Théodoros, empire tyrannique, il est vrai, mais dont la disparition ne laisse, à sa place, qu’une anarchie bien pire que le despotisme. Cette expédition, qui à franchi l’espace entre la baie d’Adulis et Magdala, où est mort le monarque abyssin, a recueilli de nombreux matériaux géographiques et a donné lieu déjà à la publication ^ d’une carie en cinq feuilles. M. Cléments Markham, ’ un des membres- de la Société : géographique de Londres, accompagnait l’armée ; le voyageur Gerhard Rohlfs a profité aussi de cette occasion pour parcourir l’Abyssinie. M. Joseph Halévy, israélite de Hongrie, a visité les cantons des Falacha, . curieuse. fraction de la race juive éparse dans ce pays" ; et il a exposé devant la Société de géographie" de Paris les précieux résultats de son voyage. M. Arnauld d’Abbadie a publié récemment, sous le titre de Douze ans dans la Haute-Ethiopie, la relation relative à un voyage de’jà ancien, mais qui n’en est pas moins d’un puissant "inféré t. ■ ■

Les parties orientales et centro-orientales de l’Afrique n’offrent pas, en ce moment, d’événement plus palpitant que le sort de Livingstone. Des porteurs johannais qui accompagnaient le" grand voyageur avaient faussement annoncé son assassinat par les Zoulou, en 1866. Une expédition, commandée par M. Young, était allée, à sa recherche et avait rassuré l’Europe sur l’existence.du docteur ; il était bien portant en décembre 1867, date de lettres écrites par lui du centre de l’Afrique ; en juillet-1868, époque où il annonçait qu’il avait découvert les vraies sources du Nil dans le voisinage du lacBangweolo, entre 10 et 12° de latitude sud ; enfin, en mai 1869, où il était parvenu à Oujiji, sur la rive- orientale du lac Tanganyika ; tout fait espérer qu’il reviendra prochainement parmi nous, chargé d’une riche moisson dé renseigne-