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rappeler que, dès le 31 août 1868, des négociations avaient été entamées entre des délégués américains et des membres du gouvernement de l’île du Prince-Édouard, en vue de l’annexion de cette colonie aux Etals-Unis.

Enfin, le 29 décembre 1869, le président Grant a reçu une pétition, signée par un grand nombre de commerçants de la Colombie anglaise, qui le prient de négocier avec l’Angleterre la cession de leur pays aux États-Unis. Les pétitionnaires expriment leurs sentiments de loyauté à l’égard de la reine ; mais ils exposent le préjudice qui résulterait pour eux de leur incorporation dans la confédération canadienne, et par contre les avantages incontestables qu’ils retireraient de leur adjonction à l’Union américaine par laquelle seule ils sont mis en communication avec le reste du monde. Le général Grant a fait sans délai remettre la pétition au secrétaire d’état.

L’acte de confédération stipulait que la Puissance aurait son grand sceau, el chacune des provinces qui la composent son sceau particulier pour les documents officiels. — Le gouvernement impérial a arrêté ainsi la composition de ces cachets :

Pour Ontario : groupe de feuilles d’érable attachées sur champ de sinople ; croix de Saint-Georges or sur chef d’argent. — Pour le Bas-Canada : champ or avec fasces de gueule entre deux fleurs de lis sur chef azur ; groupe de trois feuilles d’érable attachées, sinople : à la base ; lion lissant bordure or. ■— Pour la Nouvelle-Écosse : or sur fasces azur ondulées entre trois chardons séparés ; saumon naissant. -Pour le Nouveau-Brunswick : or, galère ancienne sur ondes, avec rames en action ; lion naissant ; bordure or sur chef de gueule.

Le sceau de la Puissance est formé des ëcussons des quatre provinces réunies ; le gouvernement fédéral en fait usage depuis le 16 novembre 1869. PAUL BOUTET.

CANAL SAINT-LOUIS et CANAUX en général. Voyez NAVIGATION INTÉRIEURE dans l’Annuaire dp l’année dernière, et CHEMINS DE FER dans le présent volume.

CAP DE BONNE-ESPÉRANCE. — Gouverneur, sir P. E. WODEHOUSE. — NATAL, lieutenant-gouverneur, M. R. W. KEATE. — Consul de France au Cap, M. E. HÉRITTE.

La colonie du Cap offre un exemple frappant des inconvénients de la condition actuelle des rapports de l’Angleterre avec ses colonies. Le gouverneur, dans le discours qu’il prononça à l’occasion de l’ouverture de la session annuelle du parlement colonial, dans la ville du Cap, le 20 mai 1869, annonça que le gouvernement de Sa Majesté Britannique avait notifié que le moment était venu de mettre à exécution la convention relative à la subvention demandée à la

colonie, pour le maintien des troupes anglaises, et que les chasseurs à cheval du Cap (Cape mounted. rifles), n’étant pas un corps levé pour le service général de la reine, cesseraient d’être à la charge du trésor anglais et seraient licenciés, à moins que la colonie, ne désirât les entretenir à ses frais. La subvention demandée par le gouvernement métropolitain s’élevait à 10,000 liv. sterl. (250,000 1.) par an. La seconde chambre, dans sa séance du 7 septembre, déclara, par un vote de 22 voix contre 20, que la colonie était incapable de continuer à la payer. Cette décision répandit l’alarme et le môconten- ’ tement dans toute la colonie ; les journaux, à une ou deux exceptions près, blâmèrent le parlement dans les termes les plus viêlpnts. «La « population do la cclonie, dit le Cape Standard, ne sera pas responsable. des conséquences des guerres des Cafres Ou des Korbannas, ou des envahissements des Fingos OU « des Bassoutos ; elle n’y peut rien. Quand les « troupes auront été retirées, le pays Cessera « d’être une colonie anglaise. Nous ne pouvons « exister ni subsister sans aide ni soutien du « dehors. Nous serons donc contraints de nous « adresser au ministère anglais pour qu’il nous « mette en position do pouvoir rechercher l’appui de quelque autre puissance étrangère, à savoir : la Prusse ou les États-Unis, qui, l’une ou « l’autre, : nous accueilleraient volontiers. Nous « mettrons notre patriotisme et notre amour « du pays dans notre poche, et nous jugerons « plus sage de vivre pour notre patrie adoptive « que de languir et dépérir avec elle. » *’

Ces terreurs sont sans doute exagérées ; elles ne sont pas cependant dénuées de tout fondement. Au mois de juin 1869, les Korhannas avaient recommencé leurs déprédations sur la frontière Nordf de la colonie. ; là police avait eu deux engagements avec eux : dans le premier, 36 Kcrhannas avaient été tués, et plusieurs faits prisonniers ; mais dans le second, la police avait été forcée de se retirer, après avoir perdu six hommes ; on doutait qu’elle pût tenir contrôla supériorité du nombre, d’autant plus que les sauvages, outré leur hardiesse native, sont pourvus d’armes à feu, qu’ils manient avec une rare adresse ; ils sont surtout excellents tireurs.

Le parlement basait son refus sur le mauvais état des finances, qui est loin d’être une fiction ;, il ressort en effet d’un message transmis par le gouverneur à l’assemblée, le 1er octobre, que le déficit, qui avait été de 91,306 livrés sterling (2,282,650 fr.), pour 1868, sera de 91,000 livres sterling (2,275,000 fr. pour 1869. et de 28,000 livresslerl. (700,000 fr.) ou de 38,000 livres st. (850,000 fr.) en 1870. — Au total, 210,306 liv. sterl. (5,257,650 fr,), ou 220,306 livres sterling (5,407,650 fr.) pour trois années.

Le gouverneur suggéra diverses mesures pour