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dant anglais qui suivait l’armée prussienne constate, malgré sa partialité contre nous, que les Allemands devenus "maîtres de ce champ de bataille, et auxquels incombait, par conséquent, le devoir de soigner les blessés, ne s’occupèrent que des leurs. « Le système des Prussiens, |dit-il,

— qui est admirable pour l’enlèvement de leurs propres blessés, fait banqueroute complète dès qu’il s’agit des blessés de l’ennemi tombés entre leurs mains. Ils n’essayent pas même de s’en occuper. »

Frédéric-Charles avait’transporté son quartier général à Beaugency le 12 décembre, et lé lendemain à Suèvre, non loin de Blois. Il ne voulait pas laisser à l’armée française la liberté de ses mouvements. Il, craignait ; que Chanzy ne tentât, après une apparence de- retraite, quelque mouvement sur Paris, après s’être concerté d’un côlé avec Bourbaki et de l’autre avec Faidherbe, qui opérait ; non sans éclat, dansjlè nord. Il ordonna donc la poursuite de nos troupes, et "de gros détachements des deux armées se trouvèrent bientôt en présence près de Fréteval et de Morée.au nord-est de Vendôme. liés Allemands essayèrent, le,14 de forcer nos po sitions sans obtenir plus de succès que dans les autres batailles. Ils recommencèrent le 15, mais plus ■ mollement ; Frédéric-Charles attendait, pour livrer une bataille décisive sur le Loir, de nouveaux renforts, composés descorps allemands disséminés de Dreux à Câen, et de Dreux à Versailles. Il cherchait en même temps à tromper Chanzy parde fausses, dépêches annonçant qu’à la suite d’une sortie victorieuse de Trochu, les troupes allemandes répandues -jusque sur la Seine et sur la Loire remontaient en toute hâte vers Paris ; mais la supercherie, immédiatement découverte, n’eut d’autre résultat que de tenir notre armée sur lequi vive, défaire soupçonner à Gambetta et à M. de Freyçlnet un danger prochain, et de les déterminer à envoyer eux-mêmes sur la Loire les 7 ou 8,000 hommes que le général Ferri-Pisahi avait sous ses ordres à Angers. Ce petit corps fut dirigé sur Amboise, où le général de Curten devait le rejoindre avec les troupes dont il disposait à Poitiers. Il s’agissait de faire échouer un nouveau mouvement que Frédéric-Charles voulait accomplir vers Saint-Amartd et Château-Renaud pour tourner l’armée française.

Chanzy se sentait donc menacé à Vendôme comme à JoSnes ; Frédéric-Charles pouvait, avec sa terrible monomanie des mouvements tournants, lui interdire la Toute du Mans ; l’ennemi déjà débordait sa droite ; il était en forces sur sa gauche ; or, les environs du Mans lui offraient une position d’une importance tout à fait exceptionnelle, bien supérieure à celle de Vendôme, pour la facilité dé communications avec l’ouest, le Centre et le midi de la France, pour

l’offensive aussi bien que.pour. Jà défensive et, aubesoin, pour la retraite. Il se décida donc à s’y établir, et il mit son projet à exécution le 16 décembre, sans être sérieusement inquiété. Lorsque les Prussiens arrivèrent en, force à Vendôme.’îiotre.armée avait sur eux unegrânde avance ; ils ne purent que lancer quelques grenades sur notre arrière-garde et ramasser quelques traînards, Frédéric-Charles envoya cependant des troupes à-la-poursuite de Chanzy, pour l’inquiéter et le surveiller ; mais il s’éloigna du champ de bataille, porta son.quartîer général à Meung le.18 et rentra le 19, dans Orléans..

À la suite d’un combat peu important, les Prussiens qui suivaient. Chanzy occupèrent le,

17décemibre le village d’Epuisay ; un.aûtreenigagémenteutlieu

le même ; jour un peu.plus

haut/vers le nord, près ; de à Poislay et" dé la. Fontënelle. Mais l’aile gauche allemande avait reçu une mission plus importante, celle de màrehersurToiU’Spar Château-Renaud, Monnaie, -Notre-Dame d’Oé. Le général de Voigts-Rhetz, auquel cette mission avait été.confiée, quitta Vendôme le 18 décembre, laissant dans cette ville une partie de son corps (le 10e), sous le commandement dû général Kiraatz-Koschiau. Il emmenait avec lui 15 bataillons, 12 /escadrons et 9 batteries. — ;, !

; Le 20 décembre, les éclaireurs Voigts-Rhetz

se montrèrent à Cerelle et à Lan’gennerie, au nord et à peu de distance de Tours. Cette ville avait vécu dans des anxiétés Continuelles depuis le départ de la délégation, et surtout depuis l’arrivée dès Prussiens àBlois. Elle n’était défendue que par un corps de 6,000 mobilisés , angevins, de Beaupréau, Fontevrault, Chpllet, Ghemillé, Angers, le Lion, Segré, placés sous

Je commandement du généralFerri-Pisani. Àyec

des forces si restreintes, foute/résistance serieuse parût impossible. Lé, général ne voulut pas néanmoins se retirer ; sans combattre, et le 20, il se porta avec ses 6,000 Angevins au-devant dés Prussiens, en nombre double et pourvus d’une artillerie puissante, tandis que les mobilisés n’avaient que six canons. La rencontre eut lieu à 17 kilomètres de Tours, à Notre-Dame d’Oé et à Monnaie. Les mobilisés combattirent comme d’anciens soldats et tinrent bon toute la journée. Le soir, Ferri-Pisani se -retira-’avec ses■’trpupes à Langeais, suriaLoirej entre SaumUr ètTours, laissant cette dernière ville à découvert. Les Prussiens arrivèrent le lendemain devant Tours. Ayant été accueilli par quelques coups de fusil isolés, ils en prirent prétexte pour lancer sûr la ville des obus qui tuèrent plusieurs personnes et, entre autres, M. Paul ’ Beutheret, rédacteur en chef de l’Union libérale, La municipalité se rendit alors à la tranchée pour traiter avec l’ennemi, et, obtint qu’on. cessât le bombardement. Le maire publia ini-