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gauche.) Je livre ces considérations à vos réflexions comme au jugement du pays. « Pour laisser calmer l’émotion qu’ont causée les derniers incidents, je vous inviterai à suspendre vos séances pendant un certain temps. » (AhI ah. ! à gauche.) Un sénateur à gauche. Ce n’est pas fini, attendezI M. Testelin. Ce n’est que le commencement ! M. Eugène Pelletan. C’est là votre régime parlementaire ! M. leprésident du conseil. « Quand vous les reprendrez, yous pourrez vous mettre, toute autre affaire cessante, àla discussion du budget, qu’il est si important de mener bientôt à terme. , « D’ici là, mon Gouvernement veillera à la paix publique (Rires à gauche.) ; au dedans, il ne souffrirait rien qui la compromette. Au dehors, elle sera maintenue, j’en ai laconfiance, malgré les agitations qui troublent une partie de l’Europe,. M. Bernard. Les vôtres ! M. le président du conseil. ?. grâce aux bons rapports que nous entretenons et voulons çonseryçr avec toutes les puissances, et à cette politique de neutralité et d’abstention qui vous a été exposée tout récemment t que vous aypz confirmée parvotrp jl,pproPêtj.p_n unanime. (Très-bien ! à droite.) M. Eugène Pelletan. Et votre dépêche ! M.le président du conseU..u Sur ce point, aucune différence d’opinion ne s’élève entre les partis : ils veulent tous le même but par le même moyen. Le nouveau ministère pense exactement comme l’ancien. (Rires prolongés à gauche), et pour bien attester cette conr formité de sentiments, la direction de la politique étrangère est restée dans les marnes mains. M.Foucher de Careil. La clé est changée 1 M. le président du conseil, « Si quelques imprudences de paroles ou de presse compromettaient cet accord que nous voulons tous, j’emploierais, pour les réprimer, les moyens que la loi met en mon pouvoir, et, pour les prévenir, je fais appel au patriotisme. M. Testelin. Au patriotisme de l’évoque de Nevers ! M.le président du conseil. qui,Dieu merci, ne fait défaut en France à aucune classe de citoyens. 1 (Très-bienI à droite.) a Mes ministres vont vous donner lecture du décret qui, conformément à l’article 2 de la loi constitutionnelle du 16 juillet 1875, ajourne les Chambres pour un mois. » Je donne lecture du décret :


Le Président de la République française,

Vu l’article 2 de la loi du 16 juillet 1875,

Décrète :

Article premier. – Le Sénat et la Chambre des députés sont ajournés au 16 juin 1877.

Article 2. – Le présent décret sera porté au Sénat par le Président du Conseil et à la Chambre des députés par le Ministre de l’intérieur.

Fait à Versailles, le 18 mai 1877
Maréchal de Mac-Mahon, Duc de Magenta

Par le Président de la République,

Le Président du Conseil, garde des sceaux, Ministre de la jus­tice,
Broglie


M. le marquis de Franclieu. Je demande la parole. M. le président. Il n’est pas possible que je vous l’accorde dans les conditions où nous nous trouvons. Voix à gauche. Parlez ! parlez ! Tj/L. le marquis de Franclieij paonte à la tribuneet s’entretient avec M. le président. M. Jules Simon. J’ai demandé la parole pour un fait personnel" : f A gauche. Parlez ! plez :1 C’est votre droit 1 M. le président du conseil. Personne ne peut parler ; la séance est levée. M. Tolain, s’adressant à M. le président du conseil. Ce n’est pas à vous, monsieur de Broglie, à diriger le débat, c’est à M. le président. M. Jules Simon, à la tribune. Je suis obligé à mon très-grand regret. Un grand nombre de sénateurs à droite. Personne ne peut parler. M. Bernard. Laissez au moins parler ceux qu’on accuse. M. leprésident du conseil. Tout ce qui se dit en ce moment est illégal. M. le président, s’adressant à M. Jules Simon. Je demande à l’honorable M. Jules Simon de vouloir bien considérer qu’aux termes de l’article 2 de laloi du 16 juillet 1875, M. le Président de la République, ayant usé de son droit de proroger les Chambres, à partir de la lecture de ce décret il n’y a plus pour le président du Sénat qu’à donner acte du décret. Le débat est clos. M. Jules Simon, descendant de la tribune. Quand on veut clore une discussion après un discours, il ne faut pas y insérer une parole