Le roi dit :
Autrefois, maître, c’est dans une vaisselle d’or
Que tu te nourrissais de mets variés ;
Et maintenant ces aumônes misérables,
Comment en sont-elles venues à te satisfaire ?
Bhagavat répondit :
Ma nourriture est la satisfaction que donne la loi ;
J’ai échappé (au mal), je suis dans l’égalité d’esprit :
J’ai renoncé à la bonne chère ;
Je travaille à la conversion du monde entier.
Le roi dit :
Être intelligent, c’était autrefois sur la terrasse d’un palais magnifique
Que tu passais le temps dans la méditation.
Maintenant que tu résides dans la forêt,
Comment peux-tu y vivre sans crainte ?
Bhagavat répondit :
Gautama, j’ai rejeté toutes les racines de crainte,
Les désirs et les passions.
C’est sans crainte de la douleur que j’habite la forêt ;
J’y suis absolument sans crainte.
Le roi dit :
Prince des Munis, jadis dans mon palais où le plaisir abondait,
Tu prenais sans cesse d’excellents bains ;
Maintenant que tu résides solitairement dans la forêt,
Quel bains opulents y peux-tu prendre ?
Bhagavat répondit :
Gautama, c’est dans l’étang de la loi, au bord des mérites religieux,
Que, sans souillure et loué par les gens de bien,
Sans mouiller mon corps, je me baigne,
Arrivant ainsi à l’autre bord des qualités de la science.
Le roi dit :
Héros, dans mon propre palais, (je t’ai vu)
Te baigner dans des baignoires d’or et d’argent ;
Tu n’as plus que des eaux souillées de toutes sortes d’impuretés.
Comment peux-tu y laver ton corps ?