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ANNALES DU MUSÉE GUIMET

plicité dans son langage, bien établi dans le calme et la largeur de vue, sachant faire briller les trois Vedas, bien instruit dans les trois enseignements, savant dans la base des trois lieux de la discipline, ayant traversé les quatre amas d’eau, bien établi sur la base sur laquelle on marche avec les quatre pieds de la puissance surnaturelle, exercé dès longtemps à la pratique des quatre cléments de la conciliation, sans crainte grâce aux quatre exemptions de frayeur, ayant rejeté les cinq membres, tout à fait en dehors des cinq états (de l’existence), bien pourvu des six membres, accompli dans l’exercice des six pâramitâs, habitant des six résidences éternelles, riche des Heurs des sept membres de la Bodhi, enseignant les huit sections de la voie (libératrice), bien instruit des neuf phases successives de la parfaite égalité de l’âme, doué de la force des dix forces, d’une renommée répandue dans les dix régions du monde, particulièrement élevé dans les cent dix régions par une souveraineté absolue, ayant une grande assemblée de grands Çrâvakas, suivi d’Uruvilva-Kâçyapa, de Gayâ-Kâçyapa, de Nadi-Kâçyapa, et des mille Jâtila, des Ayusmats Çâriputra et Maudgalyâyana et d’une troupe nombreuse de Bhixus, il arriva en marchant au lieu où était Kapilavastu[1].

7. ENTRÉE DE ÇÂKYA À KAPILAVASTU

Cependant le roi Çuddhodana avait employé sept jours à faire disparaître de la ville de Kapilavastu toutes les pierres, tous les cailloux et tout le gravier ; il y fit distribuer des parfums, du sable fin, répandre toutes sortes de fleurs, dresser des étendards, des trophées d’armes et (placer) d’autres objets d’offrande grands et vastes. Dans un endroit favorable et spacieux du jardin des Nyagrodas, il fit préparer un siège en forme de demi-lune, embellit tout le chemin qui conduit du jardin du Nyagrodha à la ville de Kapilavastu en faisant enlever les pierres, les cailloux et le gravier, en le faisant arroser avec de l’eau de senteur, en y faisant suspendre de place eu place de nombreux groupes d’étoffes de soie, disposer des bouquets de fleurs, brûler toutes sortes

  1. Il y aurait des éclaircissements à donner sur presque tous les membres de phrase de cette description, les dix forces, les quatre intrépidités, etc. ; mais ce serait si long que nous sommes contraint d’y renoncer. Plusieurs de ces termes ont, du reste, été expliqués déjà, surtout par Burnouf ; mais il s’en faut que tous l’aient été, et quelques-uns sont encore maintenant très obscurs.