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FRAGMENTS TRADUITS DU KANDJOUR

La mère de l’Âyusmat Yaças et son épouse, elle deuxième, avant compris que Bhagavat acquiesçait par son silence, firent asseoir Bhagavat commodément, puis le fortifièrent et le rassasièrent en lui offrant de leurs propres mains des mets solides et liquides, purs et agréables. Après qu’elles l’eurent ainsi fortifié et rassasié par toutes sortes de mets et de breuvages purs et succulents, quand elles virent que Bhagavat avait fini de manger, rentré ses mains et serré son vase, elles prirent sur le tapis une position modeste et s’assirent en face de Bhagavat pour entendre la loi.

Alors par un discours qui renfermait la loi, Bhagavat instruisit, endoctrina à fond, exalta, réjouit vivement la mère de Yaças et son épouse, elle deuxième. Après les avoir instruites, endoctrinées à fond, exaltées, réjouies vivement par des discours variés sur la loi, il se leva de son siège et partit.

10. anciens mérites de yaças

Les Bhixus, ayant conçu un doute, questionnèrent Bhagavat, celui qui résout tous les doutes : Vénérable, quels actes l’âyusmat Yaças avait-il faits, pour que, par la maturité de ces actes, quand il était au milieu de l’entourage de son palais, là dans son propre palais, il ait eu la notion d’un cimetière, et que, comme nettoyé de toutes les souillures, la dignité d’Arhat se soit manifestée pour lui en présence de Bhagavat ?

Bhagavat dit : Bhixus, dans d’autres existences, antérieures à celle-ci, ce Yaças a fait, accumulé des actes, il en a pris le fardeau croissant, il a réalisé l’enchaînement de leurs causes et de leurs effets. Ces actes se pressent comme les tlots, et la fatalité de leurs conséquences est inévitable : quel autre que celui qui a fait, accumulé ces actes pourrait en recueillir le fruit ? Oui, Bhixus, les actes qu’on a faits, accumulés, ne mûrissent pas en dehors (de l’individu) ; ils ne mûrissent ni dans l’élément terrestre, ni dans l’élément aqueux, ni dans l’élément lumineux, ni dans l’élément igné, ni dans l’élément du vent. C’est dans l’élément du Skandha, dans les Ayatanas que mûrissent les actes qu’on a faits ou accomplis. Vertueux ou vicieux, les actes ne périront jamais, même après des centaines de kalpas. Quand tout est au complet, que le temps est venu, ils portent leurs fruits, certes, pour les êtres corporels[1].

  1. Ce développement sur la fatalité des conséquences des actes revient très souvent dans le Kandjour.