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NAIRÂTMA-PARIPṚCCHA

Le texte qu’on vient de lire se distingue par cette particularité que le Buddha ne participe pas en réalité à la discussion et à l’enseignement, quoiqu’il y assiste et donne son approbation. En voici un dans lequel tout se passe en l’absence du Buddha qui est à peine cité. Il s’agit d’un entretien entre des sectateurs du brahmanisme appelés, selon l’usage, Tîrthikas et des adhérents de l’école du Grand Véhicule (ou Mahâyâna) que j’appelle mahâyânistes. Ce dialogue n’a ni le préambule ni la conclusion ordinaire des sûtras. On voit que c’est tout simplement l’extrait d’un récit suivi. Ce n’est pas que beaucoup de sûtras réguliers ne soient dans ce cas : mais, au moins, ils sont encadrés entre un commencement et une fin réglementaires qu’on ne s’est pas préoccupé de donner à notre texte. La discusion proprement dite s’y termine par une tirade en vers dans laquelle le sujet n’est pas serré d’aussi près.

Ce sujet est l’existence ou plutôt la non-existence du moi (nairâtma). Csoma, se fondant sur la version tibétaine du titre, a pris Nairâtma pour un nom propre, pour le nom du personnage qui interroge. La teneur du texte, ainsi qu’on le verra, prouve que ce doit être une erreur ; il n’y a pas de personnage de ce nom. Les questions sont faites par des Tîrthikas, et la réponse est donnée par des adhérents de l’école du Grand Véhicule. Aussi, me suis-je cru autorisé à [donner une autre interprétation du titre, contrairement à l’autorité du Kandjour.