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IV
SÛTRA DE L’ENFANT OU DES JEUNES GENS

Dans le morceau du volume VI du Dulva que nous intitulons : « Retour de Çâkya dans son pays, » il est dit que Prasenajit fut converti par le « Sûtra de l’exemple des jeunes gens[1] ». Or, ce Sûtra se trouve dans la section Mdo du Kandjour (XXV, 8°), où il porte le titre sanscrit de Kumâra-dṛṣtânta-sûtra. D’un autre côté, le septième récit de l’Avadâna Çataka, traduit par Burnouf d’après le texte sanskrit, nous apprend que Prasenajit fut converti par le Dahara-Sûtra, le « Sûtra de l’enfant », comme traduit très bien Burnouf[2]. On peut déjà prévoir que Kumâra-dṛṣtânta-sûtra et Dahara-Sûtra sont deux titres du même texte. Cette conjecture qui s’impose est confirmée par l’existence dans la collection pâlie d’un Dahara-Sûtra qui est bien le Kumâra-dṛṣtânta du Kandjour. Ce n’est pas que la correspondance entre les deux textes soit d’une parfaite exactitude, que l’un puisse être considéré comme la traduction de l’autre. Il y a des différences, mais elles sont minimes et ne portent que sur des détails. Nous avons donc deux versions d’un thème unique, l’une la version du Nord, l’autre la version du Sud ; nous les donnons parallèlement, comme elles ont été publiées dans le Journal asiatique (Oct.-Nov. 1874).

  1. Voir ci-dessus, p. 43. Le fait est encore rappelé au début du récit relatif au meurtre d’un Arhat (voir p. 98). Il est probable que cette mention est souvent répétée.
  2. Je dis « très bien », parce que Burnouf lui-même a émis des doutes sur la justesse de sa traduction. Ces doutes ne sont pas fondés.