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ZEND-AVESTA : VENDIDAD. — INTRODUCTION


purification se réduirait en fait aune théorie de l’hygiène, n’était que cette contagion est conçue comme l’œuvre d’êtres surnaturels, que nos microbes sont éiigés en Daèvas, et que certaines conceptions théologiques, auxquelles se joignent certaines superstitions populaires, viennent voiler et troubler le développement d’une médecine mi-expérimentale et mi-enfantine.

A l’instant où la vie quitte le corps, si la mort est naturelle : au Gàh suivant, si la mort est violente, un démon s’empare du corps ; c’est la Druj du cadavre, Druj Nasu ’ : elle fond de la région de l’enfer sous la forme d’une mouche horrible • — la mouche des cadavres. Pour la chasser ou du moins pour affaiblir son pouvoir, on approche du mort un chien blanc aux oreilles jaunes ou un chien à quatre yeux (c’est-à-dire avec deux taches sur les veux)- : au moment où il approche le museau du mort, la Druj s’enfuit. C’est ce que l’on appelle le Sag-clid, « le regard du chien ». Peut-être pensait-on que le chien qui voit venir la mort, qui hurle la mort, a sur elle des lumières et des pouvoirs que l’homme n’a pas. Plus l’animal avait une apparence extraordinaire et rare, plus il devait posséder à un haut degré ces vertus protectrices. Dans la pratique d’ailleurs on était moins exigeant sur l’aspect du chien : le Saff-did poua.h être opéré par le chien de berger, le chien de maison, le chien errant (Vohunazga), le chien dressé pour la chasse (Tauruna) ; à leur défaut, par les oiseaux de proie, le faucon des montagnes, le corbeau, l’aigle’. Quand l’ombre de l’oiseau passait sur le mort, la Nasu était frappée*.

Le Sarj-did ne suftit point d’ailleurs à détruire la Nasu, et l’homme qui touche le mort n’en est pas moin ? saisi de la contagion et atteint, soit de souillure directe (ham-raêthwa), soit de souillure indirecte (paitiraêthwa). ^’g Sarj-did a. eu lieu sur le mort, l’impureté étant moins furie, il lui .-uftira pour se purifier d’un lavage avec du fjùmèz (cest-à-dire avec de l’urine de bœuf) et avec de l’eau ’. Si le Sag-dkl n’a pas eu lieu, il 1. V(l. VII, 1-3.

2. Vd. VIII, 16 et p. 149.

3. Page 149, note 16.

4. Vd. Vil, note 32.

5. Vd. VIII. 35-36.