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HÂ 57 (SP. 56). — SRÔSH YASHT



Sraosha, l’Izad Srôsh, est la personnification de l’Obéissance à l’autorité divine.

Le mot sraosha, comme nom commun, signifie « action d’entendre » 1[1] : on l’a vu employé dans ce sens au début du Hâ précédent (ph. nyôkhshishn) ; de là « obéissance » et par abstraction le Génie de l’Obéissance [âdeçapati, dit Nériosengh) 2[2]. Toute une mythologie, qui n’est point exclusivement abstraite, s’est développée autour de cette conception.

Sraosha, le premier, a offert le sacrifice à Ahura et aux Amesha-Spentas (v. ce Hâ, § 2) ; le premier il a lié les faisceaux de Baresman (§ 6) et chanté les Gâthas de Zoroastre (§ 8) : il est, par excellence, le maître qui enseigne la religion (§ 23) ; il a pour armes les grandes formules religieuses (§ 22). A la fin du monde, au grand sacrifice qui doit suivre la résurrection, Ormazd opérant comme Zôt, Srôsh l’assistera comme Râspî (Bund. XXX, 30).

Le pouvoir temporel ayant pour loi idéale la volonté divine, on ne sera pas étonné de voir Sraosha revêtir des attributs matériels qui ne sortent pas directement de sa valeur première et abstraite. Il sera le soldat de Dieu. « Srôsh tient d’Auhrmazd le monde matériel en protection. Comme Auhrmazd est chef dans le monde spirituel, Srôsh est chef dans le monde

  1. 1. De srush « entendre », élargissement de sru.
  2. 2. Le mot est resté en persan au sens d’ « ange, messager de Dieu ».