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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
8 22[1]. Chantant vos paroles d’abondance 23[2], je vous aborde, ô Mazda, les mains tendues ; je vous aborde, ô Asha, avec offrandes et prières ; je vous aborde avec les vertus de Vohu Manô.


9. Oui, avec ces sacrifices, je vais à vous en chantant vos louanges, ô Mazda, ô Asha, et avec les œuvres de Vohu Manô ; ainsi, en retour de ma dévotion, serai-je maître de mes vœux 24[3] ; ainsi saisirai-je le désir du sage 25[4].


10. Toutes les œuvres que je ferai et celles que j’ai faites auparavant 26[5], et qui réjouissent les yeux de Vohu Manô 27[6] à la lumière du soleil, à l’accroissement du jour 28[7] et à l’aube 29[8] [je les donne] en prière à vous, ô Asha, ô Mazda Ahura !


11. J’aurai force pour vous louer avec ma bouche 30[9], ô Mazda, avec toute la sainteté que je puis et désire. Donnez-moi en retour dans ce monde la prospérité 31[10] de Yohu Manô : donnez tout ce que peuvent souhaiter vos loyaux serviteurs 32[11].
  1. 22. Pour apporter les offrandes. Voir au Hâ LXIV la liturgie qui accompagne ces mots.
  2. 23. padaish… îzhayào, c’est-à-dire « l’Avesta » ; cf. âzùtòish… màthrem (XXIX, 7 a) : sur le sens de padàish dans ce passage, cf. le commentaire du nirang correspondant, au Hâ LXIV.
  3. 24. Glose : « quand je vous fais dévotion, j’obtiens pouvoir selon mon vœu » (de faire ce que je veux).
  4. 25. J’obtiendrai la récompense du juste, îshayàs, acc. pl. d’un thème ishaya, khvahishn, « désir » ; gerezdâ, griftâr « qui prend », nom d’action de gered « prendre » ; cf. Vp. XVII (XX), 4.
  5. 26. pairî âish, péshic olàshân.
  6. 27. Litt. « qui par Vohu Manô rend légers [ranjînit] les yeux », c’est-à-dire les rend joyeux, brillants, par opposition à des yeux lourds.
  7. 28. asnàm ukhshà ; désigne sans doute l’heure de minuit, l’heure où le jour commence, le Gâh Ushahin, heure de la célébration du Vendidad.
  8. 29. aêurush, arûs dar bâm « la blancheur de l’aurore » ; heure de la célébration du Yasna ; équivalent de aurush-a « blanc », avec épenthèse d’un è énigmatique.
  9. 30. staotà aojâi, « j’ai force comme chantre ».
  10. 31. aredaإ, traduit étymologiquement bundak manishnih (are-dat), répond au sanscrit ridh.
  11. 32. Imité de la strophe finale de la Gâtha précédente (Y. XLVI, 19) ; cité Y. LXV, 43 (Sp. LXIV, 60).{{{2}}}