Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/315

Cette page n’a pas encore été corrigée
169
ZEND-AVESTA : YASNA 19. — BAGHAN YASHT 1

[En tout] cinq vérités®^  : parole promulguée tout entière, parole qui est toute d’Aliura Mazda

15 ( 38 ). Très bon, Ahura Mazda alpronoucé l’Ahuna Vairya ; très bon, il l’a accompli

Aussitôt que parut le .Mauvais, il dit non ! au démon, en ces paroles de négation  :

« Non, ni nos pensées, nos enseignements, nos inlelligences ; ni nos vœux, nos paroles et nos actes ; ni nos religions, ni nos âmes ne sont d’accord. »

16 ( 44 ). Et cette parole dite par Mazda a trois mesures, quatre classes, cinq maîtres et a son accomplissement dans la libéralité

Quelles sont ces trois mesures^' ? — Bonne pensée, bonne parole, bonne action.

17 ( 46 ). Quelles sont ces quatre classes^® ? — Prêtre, guerrier, laboureur, artisan qui suivent jour et nuit®® un saint homme ®‘, droit de pensée,

52. paûca tkaésha ; ces cinq vérités sont  : 1“ Ahura est le maître temporel (§ 12) ; 2“ il est le maître spirituel (§ 12) ; 3“ il est la source de tous les biens mondains (§ 13) ; 4“ il est l’objet des actions des créatures (§ 14) ; 5® il règne quand le roi protège le pauvre (§ 14).

53. L’Aliuna vairya est la parole d’Aliura même, par opposition au Yênhê liiitàm qui émane de Zoroastre (Y. XXI, 1)  ; cf. § 20 et Y. XX, 3, note 10.

54. On peut hésiter entre les deux sens  : « il l’a prononcé tout entier » ou bien « il l’a mis en action ». Le pehlvi (aîghasfi rôishâ barâ yahvûnt) et le récit du Bundahish (v. s. page 161) décident en faveur du premier sens.

55. aûtare-àmrùta... aya aùtare-ukti ; cf. antare-mrû, c’est-à-dire inter-dico, litt. « dire à intervalle, dire qu’il y ait intervalle entre » (Y. XLIX, 3 ; note 13)  ; cf. vî-mni « dire qu’il y ait distance » (Y. XIII, 4, 14). — Les paroles d’Ahura sont la stance des Gàthas  : Y. XLV, 2 ; voir là le commentaire.

56. « La libéralité d’un bon roi » (zakî shapîr khùtàî ràtîh ; Dhikart, XLIV).

57. afshman, patmdn.

58. pîshtra, pêshak (litt. « métier »).

59. àtliravan, ratkaeshtar, vâstryù-fskuyàs, liùitisli ; généralement l’Avesta ne cite que les trois premières classes, correspondant aux ti'ois classes nobles de l’Inde (Brahmana, Khshatrya, Vaiçya). De même les proclamations d’Ardashîr, le roi selon le cœur de l’Avesta, s’adressent (aux ministres), « aux docteurs qui sont les soutiens de la religion » ( — dastôbarân dîn burtàrdn ?), aux cavaliers qui défendent l’Etat (asdvira ; pluriel brisé d’asûvdi', aspôbâra ; synonyme de ratkaeshtar « qui se tient sur char »), aux laboureurs, qui lui donnent la fécondité » (Maçoudi, II, 162).

60. vîspaya irina, traduit yôm lailyd « jour et nuit »  : on serait tenté d’écrire en un mot ’vîspayaîrina, de vîspa ayare.

61. Qui suivent un Ratu, un Dastûr.


T. I. 22