Page:Annales du Musée Guimet, tome 21.djvu/297

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
151
ZEND-AVESTA  : YASNA 17. — APPENDICE

A la suite de ces cinq feux l’Avesta invoque « Nairyô-saňha, qui réside dans le nombril des rois » 2[1], c’est-à-dire « qui se transmet de roi en roi par l’hérédité » (N.). Le Bundahish ne le comprend pas dans son énumération et l’Avesta même ne lui donne pas le nom de feu. Dans le Vd. XXII, 7, 22 sq. il paraît comme messager d’Ahura : cela donne à penser que c’est comme messager d’Ahura qu’il est à demeure dans la personne des rois, représentants de Dieu, et qu’à ce titre c’est une forme de la Gloire Royale : aussi le Sirôza, § 9, l’invoque-t-il à la suite des trois formes du Hvarenô. Son nom signifie « Commandement humain ; qui commande aux hommes ». Dans les Védas, Narâçãsa, pour Narâm çãsa, est le nom d’Agni, le feu du sacrifice, conçu comme portant au ciel les vœux de l’homme et à l’homme les ordres du ciel.

Nairyô-saňha est donc un Ized d’origine ignée et c’est à juste droit que l’Avesta lui donne place après les feux.


II


A côté de cette classification naturelle, il y a une classification sociale des feux. La société avestéenne connaît trois classes ; prêtres, guerriers, laboureurs, et chacune de ces classes a un feu spécial qui veille sur elle. Les noms de ces feux ne nous sont donnés que par les textes pehlvis et parsis : « Il y a, dit le Grand Bundahish, trois feux qu’Auhrmazd a créés au début pour la protection du monde : les feux Farnbag, Gûshnasp et Bûrjîn Mitro ; ils sont dans le monde en corps glorieux (p. 127)… Le feu Farnbag est le feu du prêtre (asrav âthravan), le feu Gûshnasp est celui du guerrier, le feu Bûrjîn Mitro celui du laboureur » (p. 130). Les textes parsis les nomment feu Khordâd, feu Gushasp, feu Burzin Mihr. « Adar Rhordâd, dit un Rivâyat du xviie siècle, celui de Shâpûr Barùjî, est préposé à l’intelligence et aux Dastûrs ; Adar Gushasp est le général en

  1. 2. Khshathrem nafedhrem semblent être des adjectifs : « royal, qui est dans le nombril ». Naïryùsaňha est resté dans le nom propre Nériosengh qui est une forme savante : la forme populaire est Narsahî ou Narsai (transcrite en grec Narsès).