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ANNALES DU MUSÉE GUIMET


Je fais louange de la Sainteté 6[1] :
« La Sainteté est le bien suprême et c’est aussi le bonheur. Bonheur à celui qui est saint d’une sainteté suprême ! » (3 fois).
Le Zôt seul :
G. XII, t (Sp. XIII, 1). — Je conspue 1[2] les Daêvas.

Fravarânê. Je me déclare adorateur de Mazda, disciple de Zarathushlra, ennemi des Daêvas, sectateur de la Loi d’Ahura ;

    iraniennes, I, 169). — Glose : « je la mets en votre possession ; la mettre en votre possession signifie que, s’il faut donner le corps pour [le salut de] l’âme, je le donne ». Cf. Minokhard, XV, 25.

  1. 6. C’est-à-dire : « je récite l’Ashem vohù » ; la récitation de l’Ashem vohù se dit ashù-stùiti « l’éloge de l’asha » (Yt. XXII, 2 sq.). — Ces mots staomi ashem sont inséparables des mots nàîsmi daêvô (dans le paragraphe suivant, 1 de Geldner XII), qui en sont la contre-partie ; voir XII, note 1.
  2. 1. naismi daêvô : P. nikôhîm shêdâ, N. nindayâmi devân ; ^ (M. 57 a). — Glose :
    « bien qu’en faisant l’éloge de la sainteté (c’est-à-dire en récitant l’Ashem vohû ; voir le Hâ précédent, note 6), par cela même je conspue les Dévas, pourtant je le fais ici spécialement ». La construction fait difficulté ; on attendrait l’accusatif daêvà ou daêva et nâîsmi est une forme étrange. Aussi M. Roth avait-il très ingénieusement proposé de voir dans nâismî une contraction de na asmi : « je ne suis pas un Daêva », par opposition à la profession de foi mazdéenne qui suit : mais asmi est sanscrit, le zend est abmî ; de plus la construction attendue serait daêvô nâîsmi, et mieux encore, étant données les habitudes de l’Avesta, daêvayasnô nôit abmi (cf. XII, 7 fin). Enfin l’hypothèse est absolument rendue impossible :

    1o Par un passage du Yt. XIII, 89, qui est parallèle à celui-ci et qui présente Zoroastre comme le premier qui staot ashem, nâist daêvô, fraorenata mazdayasnô : nâist, parallèle à staot, doit être un aoriste et ne peut être une contraction de na asti daêvô : la phrase signifie donc : « le premier qui prononça l’Ashem vohù, qui conspua les Daêvas, et se déclara adorateur de Mazda » ; et nâist est la 3e personne du singulier aoriste d’un verbe dont nâismi est la lre personne d’indicatif ;

    2o Par le Vd. XVIII, 16, 37 : staota Asbem yat vabisbtem, nista daêva « Louez l’Asha excellent, conspuez les Daêvas ».

    nâismi nâist ne peuvent s’expliquer par une contraction de nâsayâmi nâsayat qui seraient restés et dont le sens (« détruire ») ne cadre pas : ils renvoient, d’accord avec nista, à une racine nis : mais devant t et devant m, s radical peut représenter un ancien d (cf. urusta * urud-ta et aesma * aêd-ma ; nâismi nâist nista * nàid-mi, nâid-t, nid-ta) ; ce qui nous renvoie définitivement à un verbe nid, identique de sens et de forme au sanscrit nind, qui est précisément le verbe qui le traduit dans Nériosengh.