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ZEND-AVESTA  : YASNA 10. — HÔM-YASHT 2


l’ivresse de Haoma va avec la joie sainte du cœur 23[1] : l’ivresse de Haoma est légère 24[2].

Celui qui traite Haoma [tendrement] comme un petit enfant, Haoma pénètre son corps pour la santé.
9 (23). Haoma, donne-moi de ces vertus salutaires, avec lesquelles tu sais guérir ! Haoma, donne-moi de ces forces de victoire, dont tu abats victorieusement les ennemis !

Je viens à toi 25[3], ô Haoma, en ami et en chantre : car Ahura Mazda a proclamé l’ami et le chantre au-dessus même d’Asha Vahishta 26[4].
10 (26), C’est un dieu bon qui t’a formé, vaillant et sage 27[5] ; c’est un dieu bon qui t’a déposé, vaillant et sage, sur la hauteur de la Haraithi 28[6].
11. De là des oiseaux divins 29[7] t’ont porté dans tous les sens sur le Shkata
  1. 23. Ou « avec la sainteté et la joie » : il s’agit « des bonnes œuvres qui tiennent l’homme en joie » (kâr karfak gabrâ pun râmishn yakhsûnêt).
  2. 24. reñjaiti, sapûk… lâ mandûm ê i girân « est légère, n’est point chose lourde ».
  3. 25. Litt. « je te reçois », c’est-à-dire « je te suis ami et te chante » (Comm. P.).
  4. 26. urvathem staotârem vañañhem dadhô aokhta Ahurô Mazdaô yatha ashem yat vahishtem : le seul mot faisant difficulté est dadhô qui rompt le rythme et dont la valeur grammaticale dans la phrase est obscure. Voici le pehlvi : dôst sitâyîtâr râi ô li gûft Auhrmazd aîgham shapir yahbûnt min ahlâyih î pahlûm ; aîgh dîn bûrtâr shapir yahbûnt aîgh din, mâ dîn ic ravâkih pun râs î dîn-bûrtârân shâyat yahvûnt « quant à l’ami et au chantre, Auhrmazd m’a dit : Je l’ai créé meilleur qu’Asha Vahishta ; c’est-à-dire que l’apôtre est supérieur à la Religion, car la propagation de la religion ne se fait que par l’apôtre ». — dadhô est donc rendu « j’ai créé » et semble répondre au sanscrit dadhâu.
  5. 27. hvâpâo, hvâpar (voir note 11) ; tatakhshat « t’a donné forme ».
  6. 28. « Il t’a créé dans le ciel (pun mînôî), et t’a déposé dans le monde terrestre » (pun gîtî). — La Haraithi bareza, appelée plus souvent Harabarezaiti, Harborz, Alborz, est l’Elburz, la chaîne qui dresse ses cimes colossales au sud de la Caspienne et dont le faîte le plus élevé est le volcan du Demâvand (5, 628 mètres de haut selon Ivachintzov ; E. Reclus, Géographie, IX, 157). L’Alborz est l’arête de la géographie mythologique de la Perse : il entoure la terre et monte jusqu’au ciel, le soleil, la lune et les étoiles passent au travers dans leur course quotidienne, et toutes les montagnes de la terre s’en détachent comme les branches de l’arbre se détachent du tronc (Bund., XII).
  7. 29. atha speñta-fradakhshta meregha « des oiseaux ayant les caractéristiques divines » (amat yazdân pun dakhshak i mûrvân barâ kart havâ-ê [lire havâ-and ? ] « des dieux ayant pris le caractère d’oiseaux ». — C’est ainsi que le Soma védique est apporté du ciel par un faucon. — vîzhvàcô, jût jût ; cf. sscr. vishvańc.
    Suit une série d’άπαξ λεγόμενα sur lesquels la tradition elle-même ne connaît rien :