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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
S’il y a dans cette maison, s’il y a dans ce bourg, s’il y a dans ce district, s’il y a dans ce pays un mortel méchant 85[1], prends la force de ses pieds, égare 86[2] son intelligence, paralyse sa pensée 87[3].
29 (90). Qu’il n’ait force dans le pied pour l’avancer 88[4], ni force dans la main pour l’étendre 89[5] ! Que son œil ne tombe point sur la terre 90[6] ! Que son œil ne tombe point sur la vache 90[6], l’homme qui veut mal à notre âme 91[7], l’homme qui veut mal à notre corps !
30 (93). Frappe pour le juste, qui veut détruire 92[8] le corps de l’effrayant serpent jaune, ruisselant de venin 93[9], ô Haoma d’or !

Frappe pour le juste, qui veut détruire le corps du bandit malfaisant 94[10], qui aime meurtrir 95[11] et qui torture, ô Haoma d’or !


  1. 85. aènańhô : P. kînîk, vinàskâr ; N. dvêshî, pâpakâri.
  2. 86. verenùidhi : P. vartin ; parivartaya.
  3. 87. skendem… kerenùidhi : tabrak obdûn, glosé akârîh barâ obdûnênd « on le réduit à l’impuissance ».
  4. 88. fratuyâo, frâj patûk havâ-ât « qu’il ne soit pas fort en avant » : noter la corrélation de fra-tu et patûk, qui montre que patûk pa-tûk. — zharetâra, v. note 74.
  5. 89. « C’est-à-dire qu’il ne puisse faire le mal avec ses mains » (Comm. P.). — gava, v. note 74.
  6. a et b 90. Parce qu’il jetterait sur elle le mauvais œil : cf. Y. XXXII, note 37. — ashi, v. note 74.
  7. 91. « De sorte que nous ne puissions plus avoir une bonne pensée » (Comm. P.) ; il s’agit de l’Ashemaogha trompeur (note 57).
  8. 92. nàshemnài ; N. vinâçayati. — vadare jaidhi est traduit en pehlvi padtâkini zanishn aighash cârak barâ yamalatûn « révèle-lui le coup, c’est-à-dire dis-lui un moyen [d’échapper] » : cette traduction n’est pas grammaticale, car jaidhi, traduit comme substantif, est un impératif, et vadare, traduit comme impératif, est une forme nominale ; mais on peut en tirer que vadare contient l’idée de « manifeste » ; et ailleurs en effet, dans vadare vôizhdat, Y. XXXII, 10 c, vadare est rendu comme substantif adverbial pun padtâkih « manifestement, publiquement ». La traduction grammaticale serait donc pun padtâkîh zanishn yahbûn, dont padtâkinîh zanishn est l’équivalent pour le sens.
  9. 93. simahé : P. sahmkûn, N. bhayamkara ; je ne sais s’il y a un rapport étymologique entre sima et sahm (qui serait * si-thma ?) ou si on a traduit par sahm à cause de la ressemblance accidentelle des deux mots. — vaêpa dans vishô-vaêpahè est traduit barâ âyâft, c’est-à-dire qu’il est analysé vi apa ou peut-être vi apaya (cf. note 101).
  10. 94. vîvarezdavatô : jût varzitâr [man jût varzît aîgh zak apâyît] « qui agit autrement qu’il ne faut ».
  11. 95. khrvîshyatô : khôrak boyahûn ; ou simplement « qui meurtrit ».