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ANNALES DU MUSÉE GUIMET
25 (78). Bonheur à toi, Haoma, qui par ta seule force peux ce que tu veux 75[1] !

Bonheur à toi, qui connais tant des Paroles droites 76[2] !

Bonheur à toi, qui ne révèles que des Paroles droites, à toi-même révélées 77[3].
26 (81). Car Mazda t’a apporté l’antique Ceinture brodée d’étoiles 78[4], faite dans le ciel, la bonne Religion, vouée au culte de Mazda 79[5]. Et de cette cein-

    du lexique, a deux mots différents pour le même acte ou le même objet, suivant qu’il s’agit d’un être ormazdéen ou d’un être ahrimanien. Ainsi en parlant des premiers « tête, main, pied, œil » se diront : bareshnu (manôthri, vaghdhana), zasta, pàdha, cashman ; en parlant des seconds : kameredha, gava, zharethra, ashi ; — « créer, parler, mourir » se diront en parlant des premiers : dà, aoj, vîtar ; en parlant des seconds : fra-kereńt, dav, fra-mir ; — « fils, femme (épouse) » se diront des uns : puthra, vañta ; des autres : hunush, jahi.

    dav est proprement « bavarder » (pralap, N.).

  1. 75. Le clergé, étant une caste fermée, ne pouvait se recruter sur place, surtout dans les provinces nouvelles où le progrès de la conquête ou de la propagande portait le Mazdéisme : il était donc en partie ambulant. Par exemple, la conquête de la Cappadoce, vieux pays aussi peu iranien que possible, y avait amené un vaste afflux de Mages (Strabon, XV, 14). Il y avait toujours des Athravans sur les routes, soit appelés par les familles perses du pays, soit en quête d’une bonne cure, comme c’est encore aujourd’hui le cas dans le clergé parsi. Aussi le Yasna invoque (XLII, 6 XLI, 35) « l’arrivée des prêtres qui viennent du lointain, désireux de sanctifier le pays ». — apàm : P. akhar, N. paçcât ; ahvishtish : P. apar-éshinarishnîh, N. adhikâdhyayanatayâ (ceci donne l’origine probable de ushtâd « maitre », qui serait aiwishtâiti).
  2. 76. Voir la note suivante.
  3. 77. man lâ frâj min hampûrsakîh zakî arshûkht gavishn ham pûrsnhâ, âigh mandùmê lâ yamalalùnî î Auhrmazd dar hampûrsakih lâ gûft « toi qui ne converses sur les paroles Arshûkht que sur conversation ; c’est-à-dire que tu ne dis rien qu’Auhrmazd ne t’ait révélé ». Ces paroles droites, Erezbukhdha, Arshûkht, sont les paroles de l’Avesta ; voir Yasna XVI, 1, note.
  4. 78. L’aiwyàonhanem ou kôsti, la ceinture du Parsi. — paurvanîm, N. : prâktanâm « antique » ; le pehlvi semble être paran (perse parana « antérieur »), c’est ainsi du moins que l’a lu Nériosengh. — Parvîn étant un nom des Pléiades, Haug a cru les reconnaître dans paurvanim et a traduit « the star-studded, spirit-fashioned girdle [the belt of Orion] leading the Paurvas » (Essays on the Parsis, 2e éd., p. 182). Cf. Yt. X, 90.
  5. 79. Glose : « La Religion est assimilée à un aiwyâonhanem, c’est-à-dire que comme le kôstî fait un avec le fidèle, ainsi la religion fait-elle un avec Hôm (cf.Vd.XVIII, !). Elle fait un avec Hôm signifie que tant qu’on n’a pas bu le Hôm, on n’est pas fidèle parfait. L’acte de boire le Hôm est un des actes du sacrifice » (voir Y. XI, 9, 24).

    Cette ceinture mystique est dite « brodée d’étoiles et faite dans le ciel » ou peut-être