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ZEND-AVESTA : YASNA. — HA 3 [SROSH DARUN]

pour réjouir les eaux, créées par Mazda.

4 (15)[1]. J’appelle au sacrifice ce baresman avec sa libation, avec son lien pieusement lié, pour réjouir les Amesha-Speñtas.

J’appelle au sacrifice 15 les paroles de bonne pensée, de bonne parole, de bonne action 16[2] ;

j’appelle au sacrifice la récitation des Gâthas ;

J’appelle au sacrifice les Commandements bien accomplis 17[3] ;

j’appelle au sacrifice cette foi et cette vertu 18[4], cette Maîtrise et cette adoration des Maîtres 19[5],

pour réjouir les divinités saintes du monde spirituel et de ce monde ; pour réjouir mon âme à moi-même.

5 (21) 20[6]. J’appelle au sacrifice les Génies des veilles, maîtres de sainteté ; Hâvani, saint, maître de sainteté.

J’appelle au sacrifice Sâvanhi et Vîsya, saints, maîtres de sainteté.

J’appelle au sacrifice Mithra, maître des vastes campagnes, qui a mille oreilles, qui a dix mille yeux, divinité invoquée par son nom, et Râma Hvâstra.


Le Zôt seul ;


6 (24). J’appelle au sacrifice Rapithwina, saint, maître de sainteté.

  1. 15. Ici commence la série des offrandes spirituelles.
  2. 16. Les paroles qui recommandent ou célèbrent la bonne pensée, la bonne parole, la bonne action ; telles par exemple que le Frastuyê (Y. XI, 17).
  3. 17. hvarshtâo mâthrâo, hvarsht farmân ; — sukrtasya âdeçam ; autrement dit « le Génie des bonnes œuvres » (mînôi kân [lire kâr] karfak : ad Vp. XXII, 6 ; c’est-à-dire l’ensemble des mérites du fidèle (çavâhni dhaglî : Frâmjî, ibid.).
  4. 18. imâm ańuhyamen ashyàmen : la foi même et la vertu du fidèle qui sacrifie (on verra ailleurs, Yt. XXII, la conduite religieuse du bon ou du méchant personnifiée et détachée de lui). Comm. P. « Les bonnes œuvres auxquelles je crois et que j’accomplis ».
  5. 19. rathwâmca ratufritimca : rathwa, ratîh, gurutâ « maîtrise », est défini « le Génie du sacrifice » et ratufriti, farnâmishn, gurvanujñâ, est défini « le Génie du Nask » ; c’est-à-dire que l’un est le sacrifice divinisé, l’autre le texte sacré divinisé. « Maître » ratu, étant le titre essentiel donné aux diverses divinités célébrées, imâm rathwâm désigne la maîtrise, c’est-à-dire la divinité constituée par l’acte présent, autrement dit le sacrifice.
  6. 20. Les §§ 5-18 reproduisent, avec la variante de la formule, les §§ 3-16 du premier Hâ.