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RAPPORT AU MINISTRE DE L’INSTRUCTION PUBLIQUE

lection de plus de mille volumes soigneusement catalogués en chinois, en japonais et en français.

Je n’ai pas la prétention d’avoir en trois mois élucidé tous les mystères des croyances japonaises, mais j’ai établi avec les prêtres du pays des relations qu’ils demandent à continuer, et je suis muni de renseignements considérables que je mets à la disposition de tous ceux qui s’intéressent à ces questions.

Parmi les personnes qui m’ont le plus secondé dans mes recherches, je me permets de signaler particulièrement à votre bienveillante attention M. Riouitshi-Kouki, secrétaire général, faisant fonction de ministre de S. M. le mikado pour le département de l’instruction publique. M. Maki-Moura, gouverneur de Kioto, et M. Léon Dury, ancien consul de France à Nagasaki, ancien directeur de l’école française de Kioto et professeur au Kaïségakou (école polytechnique) de la capitale.

Mais je n’oublierai pas, Monsieur le Ministre, que c’est à votre haut patronage que je dois le succès de ce voyage, et que c’est à vous tout spécialement que doit eu revenir l’honneur.


CHINE

J’avais trouvé au Japon toutes les facilités possibles pour remplir la mission dont Votre Excellence a bien voulu me charger ; je me suis heurté en Chine à l’indifférence des mandarins, à l’hostilité des prêtres locaux et au manque complet d’interprètes chinois parlant français.

Du reste, les religions de la Chine sont déjà très étudiées ; grâce aux publications du dix-huitième siècle, grâce aux travaux récents des savants européens, grâce aux recherches des missionnaires chrétiens, les points dogmatiques de ces croyances se trouvent de plus en plus élucidés.

Mais il faut considérer que les idées bouddhiques ne se sont fait jour dans ces pays qu’au moyen d’une armée d’idoles, que les doctrines de Lao-Tseu ont été envahies par le fétichisme local le plus compliqué, et qu’enfin la saine philosophie de Confucius elle-même a versé dans les superstitions naturalistes