Page:Annales de pomologie belge et étrangère - 8.djvu/14

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Vitis Troy.


(Spécimen récolté sur treille exposée à l’Est.)

Nous avons vainement cherché dans les auteurs américains, le nom de cette vigne, elle ne se trouve pas même mentionnée dans les discussions et les listes de l’American Pomological Society. Un grand nombre de ses congénères, telles que le Catawba, le Schuylkill, l’Ohio, le Missouri, portent des noms de rivières, et des contrées où elles ont été découvertes. Il est permis de supposer, par analogie, que celle dont nous nous occupons, a tiré son nom de la ville de Troy, province d’Albany, État de New-York. Cette vigne d’ailleurs a tous les caractères du Vitis Labrusca.

Les grappes petites, nombreuses, peu serrées mais bien garnies, et paraissant peu sujettes à la coulure, portent des baies moyennes, ovoïdes, violet-noir, couvertes d’un flot blanchâtre.

La pulpe en est ferme, juteuse, très-parfumée, leur saveur rappelle pour les uns, le goût de l’Ananas, pour d’autres celui de la framboise ou de la myrtille. Après des dégustations souvent répétées depuis 1858, j’y constate plutôt un mélange du parfum de la fraise du Chili et du Capron.

Le Vitis Troy est des plus vigoureux, et j’ai mesuré cette année des pousses de 3 à 4 mètres, sur une jeune vigne de 4 ans plantée en 1859 ; de sorte qu’il faut lui accorder une grande place à l’espalier, d’autant plus que pour en obtenir une forte production, il est nécessaire d’allonger la taille.

Les sarments sont minces, jaune brunâtre, la distance entre les nœuds ou bourres est de 14 à 15 centimètres.

Les feuilles très-grandes, divisées en trois lobes, souvent même très-peu apparents, ont de 15 à 20 centimètres de diamètre. Elles sont grossièrement et inégalement dentées.