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de mêmes dimensions que les dénominateurs, et, par rapport aux indices, d’une dimension supérieure d’une unité[1].

Telles sont donc les conditions générales les plus remarquables auxquelles doivent satisfaire, dans tous les cas, tant l’équation qui résultera de l’élimination de entre les deux proposées, que les valeurs de cette inconnue, fonctions des coefficiens de ces équations. Ce sont là tout autant de points de reconnaissance à l’aide desquels il sera bien difficile qu’une erreur de calcul puisse passer sans être aperçue. À la vérité, des résultats pourraient bien, en toute rigueur, satisfaire à ces diverses conditions sans être exacts ; mais, à coup sûr, ceux qui manqueraient de satisfaire à une seule d’entre elles ne le seraient pas.

Nous terminerons par montrer brièvement comment le procédé d’élimination d’Euler pourrait être facilement étendu à un nombre quelconque d’équations entre un pareil nombre d’inconnues ; soient les trois équations d’un même degré quelconque en

  1. Beaucoup de gens, parmi ceux-là même qui passent pour habiles, pourront trouver tout ceci inintelligible si, même, ils ne le trouvent pas inepte ; cela prouvera seulement que, s’ils ont poussé l’art assez loin, ils ne possèdent pas encore la science. Ils invoqueront peut-être contre la loi des homogènes, sur laquelle nous nous appuyons ici, l’autorité de M. Legendre qui a remarqué, dans ses Élémens de géométrie, qu’au moyen d’unités arbitraires, toute quantité concrète était réductible à un nombre abstrait, ce qui est très-vrai ; mais, outre qu’en ces matières, l’autorité ne saurait être d’aucun poids, M. Legendre sait mieux que personne à quoi se réduiraient ses élégantes démonstrations par l’algorithme fonctionnel, si la loi des homogènes n’était point admise.