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RÉCLAMATIONS.

J’ai cru devoir, à la pag. 185 du présent volume, témoigner à mes lecteurs l’extrême déplaisir que j’éprouvais d’avoir été entraînés, par des circonstances indépendantes de ma volonté, à leur présenter un mémoire dont la rédaction me paraissait extrêmement maussade, et tout à fait dépourvue de goût et de clarté.

Bien que cette manifestation de mon opinion sur le mérite littéraire d’un ouvrage que son auteur avait livré volontairement au jugement du public, soit tout à fait dans mon droit de journaliste, je n’en suis pas moins extrêmement peiné d’avoir été amené à faire quelque chose que je reconnais devoir être extrêmement désagréable à M. Liouville, dont je n’ai aucunement prétendu d’ailleurs contester le talent mathématique.

Ce qui me peine le plus encore, c’est que, comme je l’avais prévu, M. Liouville est un malade qui, ne sent pas son mal. Il signale d’abord quelques erreurs dans les formules, erreurs que j’aurai soin de corriger dans l’errata du volume ; il déclare n’avoir point revu avec assez de soin les articles 25 et 25, qu’alors il n’aurait pas dû m’envoyer ; il suppose que je lui reproche de n’avoir point démontré les formules, très-connues, qu’il a empruntées à MM. Poisson et Fourier, tandis que mes critiques ne tombent réellement sur rien de tout cela, mais uniquement sur l’art de disposer et, de rédiger, sur l’art d’éviter les alternatives de marche traînante et de sauts brusques, enfin sur ce je ne sais quoi presque indéfinissable qu’on a nommé goût, et au défaut duquel on s’expose infailiblement à ne point trouver de lecteurs.


À la pag. 118 du présent volume, j’ai reproché aux auteurs d’élémens de ne point donner de préceptes généraux pour réduire des fractions au même dénominateur de la manière la plus simple. M. Develey, professeur distingué à Lausanne, me fait observer, à ce sujet, que son Arithmétique d’Émile, qui a paru en 1823, et son Algèbre d’Emile, dont la dernière édition a paru en 1828, ne sont pas passibles de ce reproche, comme on peut le voir à la pag. 160 du premier de ces deux ouvrages et à la pag. 208 du second. C’est bien, je crois, ici le cas de dire : l’exception prouve la règle.