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chiffre du nom des unités dont il sera l’expression, on pourra, sans craindre aucun équivoque, se permettre toutes sortes d’inversions dans l’arrangement des chiffres, comme on s’en permet dans la succession des mots de la plupart de nos langues. Toutefois, comme l’ordre plaît naturellement à l’esprit, parce qu’il facilite les comparaisons et les recherches, on jugera convenable d’écrire constamment les unités des divers ordres des plus petites aux plus grandes ou des plus grandes aux plus petites. Or, comme ce sont les plus grandes qui nous intéressent plus spécialement, dans notre manière de lire de gauche à droite, on s’arrêtera de préférence au dernier de ces deux partis.

Tel devait être, à peu près, le système de numération indien sous sa forme première, et, sans doute, pendant un temps plus ou moins long, on aura constamment accompagné chaque chiffre du nom de l’espèce particulière d’unités collectives qu’il représentait ; et c’est ainsi que nous-mêmes nous écrivons communément

6tois. 4pi. 7po. 3lig.

Mais, de même que les arpenteurs de profession se dispensent souvent, pour leur propre usage, de ces sortes d’indications, attendu qu’ils savent très-bien que le premier nombre qui est écrit à droite exprime des lignes, et que les suivans expriment, tour à tour, des pouces, des pieds et des toises, on peut conjecturer, avec vraisemblance, que ceux qui, par état, avaient beaucoup de nombres à écrire, en auront usé de la même manière, et que, dans la seule vue d’abréger, et sans prétendre aucunement faire une découverte, ils se seront dispensés, peu à peu, d’écrire les noms des divers ordres d’unités, en remarquant que ces noms se trouvent suffisamment indiqués par le rang des chif-