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mes. On donne ensuite le nom de mathématiques mixtes à l’ensemble des applications diverses qui ont pu ou qui peuvent encore être faites à l’avenir, des mathématiques pures à toutes les autres branches des connaissances humaines. Or, lorsqu’un même nom est ainsi susceptible de plusieurs déterminatifs, il est toujours permis, pourvu qu’on en prévienne, d’en sous entendre un quelconque, mais un seul ; et le bon sens dit qu’il faut alors sous entendre, de préférence, le déterminatif dont l’emploi devrait être le plus fréquent, puisque, de la sorte, le langage en devient plus concis. Nous profiterons de cette remarque pour employer à l’avenir le mot mathématiques, comme l’équivalent des mots mathématiques pures ; mais dès lors, toutes les fois que nous voudrons faire mention des applications des mathématiques aux autres sciences, nous serons obligés d’employer l’expression mathématiques mixtes tout au long et sans sous-entendu.

Bien que la géométrie ne soit qu’une simple branche des sciences mathématiques, et qu’on puisse même, en toute rigueur, sans l’avoir cultivée, être fort instruit dans ces sciences ; par l’application de cette figure de rhétorique qui consiste à donner au tout le nom de la partie, ceux qui cultivent quelque branche que ce soit des mathématiques se traitent généralement entre eux de géomètres, et ne sont guère appelés mathématiciens que par les gens qui ne le sont pas[1].

Dans tout ce qui précède, nous nous sommes vus, à très-grand regret sans doute, contraints de nous écarter un peu des notions ou peut-être seulement de la langue que beaucoup d’écrivains, fort recommandables, ont cherché à faire prévaloir, et nous devons, avant d’aller plus loin, tenter de nous justifier de cette témérité,

  1. Voy. Annales, tom.viii, pag. 255.