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PHILOSOPHIE MATHÉMATIQUE.

Préliminaires d’un cours, de Mathématiques
pures ;

Par M. Gergonne.
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Première Leçon.
Objet des sciences mathématiques.


Les êtres divers qui vivent sur notre terre naissent généralement pourvus de toutes les facultés et doués de toute l’intelligence qui leur sont nécessaires pour se conserver, pourvoir à leurs besoins divers et rendre leur existence aussi heureuse que le comporte leur nature. Un même jour voit le papillon déchirer sa chrysalide, déployer ses ailes brillantes et butiner le nectar des fleurs de nos parterres. Le cailleteau, traînant encore après lui les débris de la coque où l’instant d’auparavant il était retenu captif, démêle aussitôt, parmi des graines diverses, celle qui peut le mieux lui servir d’aliment. Le faon, à peine échappé des flancs de la biche, bondit avec grâce dans nos prés. L’homme seul a besoin de tout apprendre ; ses premiers accens sont des cris de douleur, et l’époque de son entrée dans la vie en marquerait infailliblement le terme, si des soins les plus assidus ne venaient, durant un temps plus ou moins long, au secours de sa débililé,

Il naît avec des yeux ; mais il ne sait d’abord ni les tourner vers les objets qu’il est intéressé à connaître, ni leur faire prendre la