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arrive au fer incandescent ; à mesure qu’il se refroidit. C’est sous cette restriction formelle qu’il hui entendre ce que j’ai dit ci-dessus, sur la différence qu’on remarque entre les couleurs primitives et les couleurs secondaires. La vérité est qu’il peut fort bien exister une infinité de nuances de chacune des premières entre le blanc et le noir ; mais toutes ces nuances sont toujours la même nature de couleur[1].

Dans tout ce qui va suivre, je dirai, avec tous les physiciens, que deux couleurs sont complémentaires l’une de l’autre lorsqu’elles seront de nature à produire le blanc par leur mélange ou combinaison. En conséquence, en ne considérant simplement que les couleurs primitives et les couleurs secondaires, les couleurs complémentaires l’une de l’autre seront :

Le Rouge et le Vert,
Le Jaune et le Violet,
Le Bleu et l’Orangé.

Dans tout ce qui précède et dans tout ce qui va suivre, il ne saurait être question que de ce qui se passe chez les personnes qui ont la vue parfaitement saine. De même, en effet, qu’il est beaucoup de personnes incapables d’apprécier, dans les sons, la différence du grave à l’aigu, ou ce qu’on appelle l’intonation, et pour l’oreille desquels il n’existe, pour ainsi dire, que des

  1. Il résulte de tout ce qui vient d’être dit qu’avec du blanc, du jaune, du rouge, du bleu et du noir, bien purs, non susceptibles de se combiner chimiquement, on peut parvenir, par des mélanges divers, à imiter parfaitement toutes les teintes variées que l’art ou la nature offre à nos regards ; et c’est ce que les peintres savent parfaitement. Le blanc serait même superflu, si nous pouvions, avec nos poudres grossières, le faire résulter des couleurs primitives, comme on le fait, au moyen d’une lentille, avec les couleurs du spectre.