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davantage pourquoi il a totalement négligé de mentionner mes recherches dans ses deux mémoires de janvier et février 1827, sur les lois générales qui régissent les lignes et surfaces courbes ; mémoire dont l’analyse a été donnée dans les cahiers de mars et d’avril dernier du présent Bulletin. J’ai d’autant plus lieu d’en être étonné que la publication de ces mémoires est postérieure à l’envoi de ma réclamation, et qu’ils sont entièrement basés sur la partie de la théorie des polaires réciproques, que j’ai le plus d’intérêt à revendiquer pour mon compte, puisqu’elle concerne la réciprocité ou, si l’on veut, la dualité des propriétés des lignes et des surfaces courbes, réciprocité que j’ai étudiée d’une manière toute spéciale, soit dans mon mémoire d’avril 1824, soit dans le Traité des propriétés projectives, et dont j’avais même déjà exposé les principes fondamentaux et signalé l’importance, dès janvier 1818, dans un article inséré au tom. VIII des Annales des mathématiques[1]. »

  1. Voilà qui est fort clair. J’ai, méchamment et à dessein, supprimé la date du mémoire présenté par M. Poncelet à l’Académie des sciences, dans le but de laisser croire qu’il était postérieur à celui de janvier 1826, dont alors on l’aurait supposé le simple développement. La lecture de l’analyse qui m’en a été adressée par M. Poncelet ayant produit chez moi une illumination soudaine, je me suis mis en toute hâte à brocher sur ce sujet un long mémoire, occupant deux livraisons, dans lequel je me suis bien gardé de citer M. Poncelet, du mémoire duquel j’ai publié postérieurement l’analyse, en supprimant soigneusement la réclamation qui aurait mis mon larcin à découvert. Voilà sans doute une accusation fort grave. Voyons pourtant si ce ne serait pas un pur fantôme, que le souffle le plus léger pourrait faire aisément évanouir.

    La lettre d’envoi de l’analyse du mémoire de M. Poncelet porte la date du 19 décembre 1826, et m’est parvenue le 26 du même mois ; À cette époque, ainsi qu’il arrive communément, l’imprimeur m’avait déjà remis la livraison imprimée de janvier 1827, contenant la première partie de mon mémoire sur les lignes et surfaces courbes, et je lui avais déjà transmis à Nismes, pour être imprimé en janvier, le manuscrit de la livraison de fé-