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Mais, parmi cette multitude d’énigmes que la nature mesurable nous offre à déchiffrer, n’y a-t-il que celles-là seulement qui n’ont point encore fixé notre attention dont le mot reste à découvrir ? J’en appelle ici à la bonne foi de ceux-là même que nous regardons, avec tant de raison, comme nos maîtres dans la science ; ils conviendront tous que leurs efforts n’ont pas toujours été couronnés de succès, et que, dans la carrière qu’ils parcourent, d’une manière si brillante d’ailleurs, ils ont rencontré plus d’un obstacle qu’ils n’ont pu encore parvenir à surmonter.

Que les géomètres éprouvent quelques déceptions dans des questions compliquées de physique-mathématique, telles que celles que présente la théorie de la chaleur ou celle de l’électricité, auxquelles on ne s’est avisé que très-récemment d’appliquer une analise rigoureuse ; qu’ils reculent d’autres fois devant la complication pratique des calculs qu’exigeraient certaines questions, dont la solution complète ne les dédommagerait pas suffisamment de la peine qu’il leur en aurait coûtée pour l’obtenir ; cela se conçoit parfaitement. Mais qu’ils se trouvent arrêtés devant de simples questions numériques ou géométriques, bien nettement circonscrites, voilà ce qui peut surprendre ; voilà ce qui est bien fait pour montrer toute la défaillance de l’esprit humain.

Par exemple, vous avez proposé, Monsieur, dans le VII.e volume de votre intéressant recueil (aux pages 68, 99 et 156), d’assigner la moindre surface entre toutes celles qui se terminant à des limites données, telles que deux cercles non situés dans un même plan, ou la courbe à double courbure intersection de deux cylindres, ou encore le périmètre d’un quadrilatère gauche, etc. ; et ces questions sont demeurées jusqu’ici sans solution ; non sans doute qu’on les ait dédaignées, comme on aura pu faire de quelques autres d’une moindre importance ; mais apparemment parce qu’on aura vainement tenté de les résoudre.

Je dis, Monsieur, que ces questions sont demeurées sans solu-