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SUR LES ÉPROUVETTES.

projectile soit la distance à laquelle il est porté : dans les autres on observe le recul du canon qui renferme la poudre. Le mortier-éprouvette, dont on se sert en France, appartient à la première classe : l’éprouvette hydrostatique de M. Reynier appartient à la seconde, (Voyez sa description dans l’Aide-mémoire du général Gassendi).

Dans le premier cas, la poudre qui donne la plus grande portée est réputée la meilleure ; dans le second, c’est celle qui donne le plus grand recul.

Ainsi, de deux poudres dont l’une porte le globe de l’éprouvette-mortier à  mètres et l’autre à la première est regardée comme supérieure ; mais sa supériorité peut très-bien n’exister que dans l’éprouvette ; et il est possible que, dans d’autres bouches à feu, la seconde donne une plus grande portée.

L’éprouvette-mortier et l’éprouvette hydrostatique doivent souvent donner des résultats contradictoires ; la poudre s’y trouve, en effet, dans des circonstances fort différentes. Dans la première, la charge est de trois onces ; elle n’est que de trois grammes seulement dans la seconde qui, en outre, n’a point de projectile. De plus, les effets observés ne sont pas du même genre.

Toutes ces réflexions se trouvent, au surplus, complètement confirmées par l’expérience.

Toulouse, le 27 décembre 1822.