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RÉFLEXIONS SUR LES ÉPROUVETTES.

Réflexions sur l’usage de l’éprouvette, dans l’artillerie,
pour apprécier la force de la poudre ;

M. Hélie, lieutenant d’artillerie.
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On donne, dans l’artillerie, le nom d’éprouvettes aux instrument destinés à estimer la force relative des poudres de diverses qualités.

Ce n’est qu’en examinant les effets produits par la poudre qu’on peut se former une idée de ce qu’on doit entendre par sa force.

Lorsqu’une certaine masse de poudre s’enflamme, les gaz qui se forment et se développent ayant une très-grande force élastique tendent à se dilater en tous sens. S’ils rencontrent quelque corps mobile dont la présence gène cette dilatation, ce corps éprouve de leur part, une pression qui le met en mouvement. La vitesse qu’il acquiert, d’abord infiniment petite, s’accroît continuellement par l’effet de la pression ; mais cette pression devant nécessairement diminuer d’intensité à mesure que la vitesse du mobile tend à devenir égale à celle du gaz, il arrive enfin un terme où elle devient tout-à-fait nulle, et où conséquemment le mobile n’a plus d’autre cause de son mouvement que la vitesse qui lui a été antérieurement communiquée. Pendant tout le temps de la durée de l’impulsion, le mobile a reçu à chaque instant une quantité de mouvement infiniment petite ; et on juge de la force de la poudre par la somme des quantités de mouvement ainsi acquises, c’est--