Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1822-1823, Tome 13.djvu/191

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
185
LINÉAIRE.

le tableau suivant deux droites perpendiculaires l’une à l’autre, appelées respectivement la ligne verticale et la ligne horizontale, lesquelles se coupent en un point qui est évidemment la projection de l’œil sur le tableau, et qu’on appelle le point de vue. Enfin, On appelle rayon principal la distance de l’œil au point de vue, c’est-à-dire, la perpendiculaire abaissée de l’œil sur le tableau[1].

Toute surface étant composée de lignes et toute ligne de points, le problème fondamental de la perspective consiste à assigner la perspective d’un point original donné. Cela revient évidement à chercher en quel point le tableau est percé par la droite qui joint ce point à l’œil du spectateur.

Lorsqu’un point original est donné, on doit connaître sa projection sur le tableau et sa distance à cette projection. Pour que la situation de l’œil soit donnée, il faut pareillement connaître sa projection sur le tableau, que nous avons appelée le point de vue, et sa distance à cette projection, que nous avons nommée le rayon principal. Ces deux dernières données sont invariables pour tous les points originaux que l’on se propose de représenter sur le tableau.

Soient donc le tableau (fig. 1), et les lignes horizontale et verticale, se coupant au point de vue et soit le rayon principal, de telle sorte qu’en élevant au plan du tableau par le point une perpendiculaire égale à cette perpendiculaire aille se terminer à l’œil du spectateur.

  1. Outre les trois plans dont il vient d’être question, les praticiens en considèrent encore un quatrième horizontal qu’ils supposent être celui de terrain et qu’ils appellent plan géométral ; et ils donnent le nom de ligne de terre à l’horizontale suivant laquelle ce plan coupe le tableau ; mais ce plan et cette ligne sont de véritables superfluités, puisque trois plans suffisent pour fixer la situation des points de l’espace ; et d’ailleurs on ne sait plus où placer l’un et l’autre, lorsque le terrain n’est pas un plan horizontal, ainsi qu’il peut souvent arriver.