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LINÉAIRE.

goureux, cependant, comme ces procédés ne pourraient être déduits que de considérations physiques assez délicates, et dont l’application présenterait des difficultés de plus d’un genre, elle a été assez peu cultivée ; et la plupart des praticiens s’y laissent guider par le coup d’œil et une sorte d’instinct qui, comme on peut le croire, ne les sert pas toujours aussi heureusement qu’on pourrait le désirer. De là la distinction des écoles en école Flamande, école Française, école Italienne, etc. Il est évident que, si les vrais principes étaient mis en pratique, il n’y aurait plus qu’une école unique, celle de la nature.

Quant à la première partie du problème, comme elle est une conséquence fort simple des principes de la géométrie la plus rigoureuse, il y a long-temps que tout le monde est d’accord sur les résultats qu’on en doit obtenir, quoique ceux qui en ont écrit différent souvent dans le détail des procédés qu’ils prescrivent pour parvenir à ces résultats. Comme, dans cette partie, il suffit de tracer certaines lignes pour résoudre les diverses questions qu’elle peut offrir, on lui a donné le nom de perspective linéaire : c’est la seule dont il sera question ici.

Dans tout ce qui va suivre, nous ne nous occuperons constamment que du seul cas où le tableau est surface plane ; et, pour fixer les idées, nous supposerons aussi constamment que cette surface plane est verticale. Les objets à représenter sur ce tableau pourront d’ailleurs être indistinctement supposés en arrière ou en avant de lui, par rapport au spectateur.

Les objets à représenter seront dits les objets originaux, et leur représentation sur le tableau sera dite la perspective de ces mêmes objets.

D’après la notion que nous avons donnée de la perspective, on conçoit aisément que le même tableau ne peut représenter les mêmes objets originaux que pour un spectateur unique ; et encore faut-il supposer que ce spectateur n’a qu’un œil ouvert. À la