Page:Annales de mathématiques pures et appliquées, 1822-1823, Tome 13.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
125
DES CORPS.

Cependant, si le changement n’était ni très-considérable ni très-subit, il se pourrait que le corps ne changeât pas encore brusquement d’état ; mais qu’il diminuât de température jusqu’au minimum et qu’y étant arrivé, il dût passer subitement à l’état qui répond à On voit ainsi une différence essentielle entre ces deux situations, savoir, le point de liquéfaction qui est fixe, et le point de congélation qui est susceptible de variations. C’est ainsi, par exemple, qu’on peut faire acquérir à l’eau une température fort inférieure à celle de la congélation, sans que pour cela elle cesse d’être liquide. Mais une question à laquelle il paraît impossible de répondre, dans l’ignorance où nous sommes de la forme des fonctions et est celle de savoir si un tel changement brusque doit toujours produire un passage de la solidité à la liquidité, et vice versâ, ou, ce qui revient au même, si le maximum de doit toujours répondre à une valeur nulle ou à peu près nulle de la fonction qui constitue la solidité ou la liquidité, selon qu’elle est positive ou négative. En effet, il faut bien distinguer trois fonctions différentes de savoir, le volume proportionnel à la température et la force Les observations n’offrent que très-peu de données pour les déterminer, et les tables de la dilatation des corps pour des températures différentes donnent seulement la relation entre les deux fonctions inconnues et La seule manière de déterminer l’une de ces fonctions serait de chercher les chaleurs spécifiques pour les diverses valeurs de d’où l’on conclurait, par l’interpolation et l’intégration ; mais il est très-difficile et presqu’impossible d’obtenir les expériences nécessaires pour cela.

Pour se faire une idée du passage d’un liquide à l’état aériforme, on doit se rappeler la courbe qui répond à la liquidité, savoir, (fig. 6), où les abscisses sont les valeurs de et les ordonnées celles de pour une valeur constante de Or, si un accroissement de venait à changer le minimum en un point d’inflexion on détruirait nécessairement l’équilibre