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DES SCIENCES.

ploie aucun signe pour la multiplication, de manière que, par un contre-sens assez singulier, c’est l’addition, c’est-à-dire, l’opération la plus usuelle, qui se trouve indiquée par un des signes les plus composés. Certes, si nous n’avions encore aujourd’hui aucun signe d’opérations, et que quelqu’un vînt nous proposer ceux-là, on peut bien affirmer, sans trop hasarder, qu’il ne parviendrait pas à les faire recevoir ; et il suffit de les considérer avec quelque attention pour reconnaître que le calcul n’a pas été inventé d’un seul jet.

Mais quels autres signes, dira-t-on, pourraient leur être substitués avec avantage ? La réponse à cette question n’est pas, j’en conviens, extrêmement facile ; et peut-être peut-elle d’ailleurs être résolue de diverses manières qui offriraient des avantages à peu près égaux. Il est du moins facile de voir à quelles conditions ces nouveaux signes devraient satisfaire. On sent, en effet, qu’ils devraient montrer clairement que la multiplication dérive de l’addition, la formation des puissances de la multiplication, et que les trois autres opérations sont les inverses de celles-là. Il faudrait d’ailleurs que ces signes fussent choisis de manière à ne pas rendre les formules algébriques trop incommodes à écrire et à déchiffrer.

J’avoue franchement que, bien que j’y aie assez souvent réfléchi, je n’ai rien rencontré encore dans ce genre dont j’aie lieu d’être pleinement satisfait. Ce n’est donc que pour donner une idée de la manière dont je conçois la chose que je vais hasarder un système de notation que je confesse à l’avance être beaucoup trop compliqué pour mériter l’adoption. Peut-être d’autres, sous ce rapport, seront-ils plus heureux que moi.

Le résultat de toute opération de calcul est une fonction des deux élémens qui concourent à la formation de ce résultat, et nous avons déjà une notation admise pour les fonctions. À la vérité, cette notation est réputée propre à désigner des fonctions quelconques ; mais on pourrait fort bien adopter un signe fonctionnel exclusivement destiné à représenter une opération de calcul faite