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DES SCIENCES.

Je ne doute pas, au surplus, que ces nouvelles dénominations n’excitent le rire de beaucoup de gens, et peut-être même la colère de quelques-uns ; mais je ne donne ni l’ordre, ni même le conseil de les adopter, et tout mon but est seulement de faire comprendre ce que j’entends par une langue bien faite. Ne s’est-on pas d’ailleurs moqué également et de tous les projets de réforme de notre ortographe, et de la nouvelle nomenclature chimique, et des noms des départemens, et de ceux des mois et des jours du calendrier de la république, et de ceux des mesures métriques ? On aurait trop à faire, si l’on voulait s’inquiéter des propos des mauvais plaisans et des sots.

Des gens plus sensés objecteront que les avantages réels que peut offrir l’emploi d’une langue mieux organisée, ne sauraient compenser le désagrément qu’on éprouve à renoncer à des habitudes anciennes et profondément invétérées ; et je l’accorderai volontiers lorsqu’il ne s’agira que de la langue vulgaire ; mais il n’en est pas de même de la langue des sciences ; ceux qui les étudient n’ont encore aucune habitude formée ; il leur importe assez peu que tel objet qu’on offre pour la première fois à leur attention soit nommé de telle manière plutôt que de telle autre ; mais ce qui leur importerait beaucoup, ce qui faciliterait singulièrement leurs études, ce serait qu’en apprenant des mots, ils trouvassent dans ces mots le tableau fidelle des rapports entre les idées qu’ils sont destinés à exprimer.

Je passe présentement à l’examen des signes, soit de ceux qui

    deux facteurs numériques abstraits c’est toute autre chose lorsque, par exemple, il s’agit de la multiplication d’une longueur par un nombre abstrait. Quant à l’addition, il est patent qu’elle ne donne naissance qu’à une seule question inverse.

    J. D. G.