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RÉSULTAT

premiers, du moins d’après les seules lumières acquises par l’inspection des autres.

En résumé, on voit que, dans l’un et dans l’autre cas, on peut distinguer deux sortes de moyennes, savoir ; une moyenne absolue, qui est la véritable, et une moyenne relative, qui est celle que, d’après les données, on doit présumer s’écarter le moins de celle-là, et qui, quelque méthode qu’on emploie pour l’obtenir, ne saurait être rigoureusement égale à l’autre que dans des cas particuliers, et par l’effet d’un concours de circonstances favorables.

La moyenne absolue demeure toujours inconnue, de sorte qu’on ne saurait, en aucun cas, vérifier, à posteriori, la moyenne relative, en la confrontant avec celle-là. Mais, quand bien même la moyenne absolue pourrait être découverte après coup, ce serait une fort mauvaise manière de juger d’un procédé que de prendre pour mesure de sa précision le plus ou le moins de ressemblance de la moyenne relative qu’on en aurait déduite avec la moyenne absolue. Un trop grand écart de cette moyenne absolue pourrait au plus accuser les données, et par suite ceux qui les auraient fournies ; mais pour qui reçoit ces données d’ailleurs, sans avoir eu aucune part à leur détermination, le seul parti raisonnable à prendre est de suivre les indications qu’elles fournissent ; ainsi, par exemple, il ne devra jamais prendre la moyenne relative hors de leurs limites, quoique la moyenne absolue puisse fort bien n’y être point renfermée.

Ces principes ainsi posés, examinons, en premier lien, la méthode vulgaire qui, comme nous l’avons déjà dit, consiste à prendre pour moyenne le quotient de la division de la somme des données par leur nombre ; on conçoit assez qu’on ait pu adopter cette méthode dans le cas où les données sont de nature à être inégales ; on a pu alors se dire, en effet, que, puisque toutes ces données étaient effectives, puisqu’elles étaient toutes fournies par des observations ou par des expériences à l’abri de tout reproche, il était