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RÉSULTAT

comme tel le quotient de la division de la somme de ces résultats par leur nombre. Cette pratique a même été constamment suivie, sans aucun scrupule, jusqu’à l’époque où la théorie des probabilités a commencé à être cultivée avec quelque soin et quelque suite. Alors seulement on a commencé à concevoir des doutes sur la légitimité du procédé, et à soupçonner que la véritable moyenne entre plusieurs résultats inégaux ne devait peut-être pas se composer de la même manière de tous ces résultats ; et que chacun d’eux devait concourir pour plus ou moins dans la formation de cette moyenne, à proportion qu’il paraissait s’en rapprocher ou s’en écarter davantage. C’est cette maxime qui paraît avoir servi de base aux méthodes que Boschovich, Bernouilli, Lambert, Lagrange, Condorcet et d’autres ont tour à tour proposé de substituer à la méthode vulgaire. Cependant, dans ces derniers temps, celle-ci a semblé reprendre son ancienne faveur ; on l’a même signalée comme la plus conforme à la doctrine des probabilités ; et on a même été jusqu’à insinuer qu’elle était tout-à-fait indépendante de toute hypothèse sur la loi de facilité des erreurs. Le but que nous nous proposons ici, et que nous désirerions pouvoir remplir d’une manière moins imparfaite, est d’essayer de répandre quelque lumière nouvelle sur celle épineuse question. Quelque jugement que l’on porte d’ailleurs sur cet écrit, nous n’aurons pas à regretter de l’avoir rendu public, s’il peut appeler de nouveau l’attention des géomètres sur le sujet auquel il est relatif, et provoquer de leur part des discussions qui ne sauraient que tourner au profit de la science.

Une chose assez digne de remarque, c’est qu’on se soit beaucoup plus occupé de la recherche des méthodes propres à donner la moyenne la plus convenable entre les résultats de plusieurs observations ou expériences données qu’à bien préciser ce que c’était que cette moyenne, que l’on poursuivait ; sans doute parce qu’on a tacitement supposé que tout le monde était à peu près d’accord