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DE SOLEIL.

pour observer le temps, d’une bonne montre à secondes, réglés sur l’horloge de la cathédrale[1]. Il lui manquait un instrument pour connaître exactement le temps par le moyen des hauteurs correspondantes. Le disque solaire, observé dans la matinée, et pendant l’éclipse, avec la même lunette, était entièrement pur et sans tache. Le commencement de l’éclipse eut lieu à Il arriva par un contact subit et fut exactement observé. Le soleil ayant pris, par le mouvement progressif de la lune, la forme de croissant, dont la largeur diminuait de plus en plus ; ses deux extrémités, qui en formaient les sommets, étaient arrondies et présentaient une courbure assez distincte. À mesure que la lune avançait, les deux bouts arrondis du croissant solaire se rapprochaient de plus en plus. Ayant atteint la distance de à peu près, on vit se former subitement entre eux une ligne circulaire lumineuse, qui n’augmentait pas en largeur et qu’on doit probablement attribuer à l’inflexion qu’éprouvait la lumière solaire, en rasant le bord de la lune. Enfin, la réunion subséquente de ces deux bouts indiqua le moment du commencement de l’apparence annulaire de l’éclipse qui arriva à L’apparence annulaire augmenta alors visiblement. Après la formation complète et régulière de l’anneau, au moment du milieu de l’éclipse, sa plus grande largeur fut estimée à doigts et la moindre à doigt. Le disque lunaire interrompant ensuite de nouveau l’apparence annulaire, la ligne lumineuse circulaire reparut également entre les deux bouts arrondis du croissant solaire, qui commençait à se former en sens opposé. La rupture

  1. On ne nous dit pas sur quoi l’horloge de la cathédrale était réglée, ni comment on parvint à régler une montre à secondes sur une horloge publique. N’y a-t-il donc pas de méridienne solaire, à Strasbourg ? La montre à secondes a du moins pu faire à peu près connaître le temps relatif.
    J. D. G.