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RECHERCHES

but ici que de développer davantage et de simplifier en même temps, s’il est possible, les résultats obtenus par cet estimable professeur.

Pour fixer les idées et éviter en même temps les circonlocutions, nous supposerons constamment que les deux milieux dont il s’agit sont l’air et l’eau ; que, par conséquent, le plan indéfini qui les sépare est un plan horizontal ; et que le milieu inférieur est celui des deux qui réfracte le plus énergiquement la lumière ; mais on sent fort bien que nos formules et nos méthodes n’en seront pas moins facilement applicables à toute autre hypothèse qu’on voudra faire sur la nature des deux milieux. Nous aurons d’ailleurs à examiner successivement le cas où l’objet est dans l’eau et l’œil dans l’air et celui où c’est, au contraire, l’œil qui est dans l’eau, tandis que l’objet est dans l’air, nous verrons que ces deux cas, bien que peu différens en apparence, sont cependant bien loin d’offrir des résultats analogues.

Soit donc un point lumineux plongé dans l’eau ; ce point dardera dans tous les sens des rayons de lumière dont la direction sera rectiligne et constante tant qu’ils demeureront dans ce fluide ; mais une fois que ceux qui seront dirigés de manière à pouvoir en sertir auront atteint la surface de l’eau, ils continueront leur marche dans l’air suivant une direction encore rectiligne, mais différente de la première et plus éloignée qu’elle de la direction verticale[1].

Si un œil se trouve situé d’une manière quelconque dans l’air, plusieurs des rayons qui y auront pénétré viendront le frapper.

  1. Je n’adopte ici l’hypothèse de l’émission que pour plus de simplicité. Je n’ignore pas que les belles recherches de M. Fresnel semblent présentement faire pencher la balance en faveur de l’hypothèse des ondulations. Je sais aussi que la lumière parvenue à la surface de l’eau ne pénètre pas toute dans l’air, et qu’une partie y rentre en se réfléchissant à cette surface ; mais c’est là une circonstance dont il est permis ici de faire abstraction.