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COULEURS

OPTIQUE.

Sur le nombre et la nature des couleurs primitives ;

Par un Abonné.
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Jusqu’à l’époque où Newton parut, nous n’avions guère sur la nature des couleurs que des idées vagues, incertaines et tout-à-fait indignes d’une saine philosophie ; et on a même quelque sujet de s’étonner qu’avec un tel système d’idées on ait pu pénétrer, aussi avant qu’on l’avait déjà fait à cette époque dans le mécanisme du phénomène de l’arc-en-ciel.

Le philosophe anglais, armé du prisme, nous apprit enfin à interroger la nature par des expériences bien conduites, et à substituer ses réponses aux rêves de notre imagination ; il nous montra le premier, par des faits incontestables, que la lumière blanche, qui émane soit du soleil, soit de tout autre corps lumineux, soit enfin d’un corps simplement éclairé n’est point une substance simple, mais qu’elle résulte du mélange ou de la combinaison de diverses autres substances jouissant de différens degrés de réfrangibilité.

J’ai dit du mélange ou de la combinaison ; car il faut avouer qu’ici les propriétés du composé diffèrent d’une manière trop marquée de celles de ses divers composans, pour qu’on se résigne "volontiers à voir dans le phénomène quelque chose de moins qu’une rentable combinaison, analogue aux combinaisons chimiques. Du moins est-il vrai qu’il faut avoir une foi un peu robuste pour voir,